Apple a lancé lundi la procédure formelle en vue de son premier emprunt obligataire, destiné à financer une partie des liquidités qu'il a promis de reverser à ses actionnaires, en transmettant un document d'enregistrement au gendarme boursier américain (SEC).

«Nous pourrions, de temps en temps, proposer des obligations en une ou plusieurs offres», indique le document. Il ne fournit aucune indication de volume ou de prix, renvoyant pour cela à de futurs documents complémentaires.

Confronté à une chute de 40% de son cours de Bourse depuis septembre, Apple avait annoncé la semaine dernière, pour amadouer ses actionnaires, qu'il portait de 45 à 100 milliards de dollars le montant total qui leur serait reversé d'ici fin 2015 en dividendes ou en rachat d'actions.

Apple affichait 145 milliards de dollars de liquidités dans ses comptes à fin mars. Mais une grosse partie des fonds se trouve dans des comptes à l'étranger.

Les rapatrier aux États-Unis pour en faire profiter les actionnaires obligerait le groupe au passage à payer des impôts dessus, et il a préféré s'endetter pour obtenir une partie de l'argent promis.

Les agences de notation Standard and Poor's et Moody's ont décidé la semaine dernière d'octroyer à Apple leur deuxième meilleure note possible, respectivement «AA+» et «Aa1».

Toutes les deux ont salué le profil solide du groupe, et le risque financier faible qu'il représente étant donné la position de ses marques sur le marché et ses liquidités élevées.

Mais elles ont aussi expliqué ne pas lui avoir donné leur note la plus élevée, un triple A, en raison du caractère très concurrentiel du marché de l'électronique grand public et des évolutions technologiques très rapides susceptible de bouleverser en peu de temps les places des différents acteurs.

Une troisième agence, Fitch, n'a pas donné dans l'immédiat de notation officielle, mais estimé pour les mêmes raisons qu'Apple méritait au mieux une note plus basse, un simple A.

Fitch a rappelé que d'anciens leaders historiques du marché, comme Sony, Nokia et Motorola, avaient vu leur étoile pâlir subitement et ainsi «prouvé les risques liés aux goûts toujours changeants des consommateurs (...) et à un environnement très concurrentiel».