Le service après-vente d'Apple va faire l'objet d'une enquête et d'une surveillance accrue par l'administration chinoise, a rapporté vendredi le Quotidien du Peuple, alors qu'une campagne a été lancée contre le fabricant américain par les médias chinois, selon des commentateurs.

«Les gouvernements locaux doivent enquêter et punir les activités illégales conformément à la loi», selon un responsable du Bureau d'État de l'industrie et du commerce cité par le journal, qui a publié chaque jour depuis lundi des articles critiques visant la marque à la pomme.

Un responsable de ce bureau a confirmé à l'AFP qu'une note interne avait bien été diffusée en ce sens.

Le Quotidien du Peuple, organe du parti communiste, a de son côté appelé les consommateurs chinois «à mettre fin à l'arrogance sans pareille d'Apple», qui est accusé de ne pas les traiter aussi bien que les étrangers en matière de service après-vente.

Apple a de son côté rejeté ces accusations, dans des communiqués adressés aux médias chinois.

La Chine est le deuxième marché d'Apple dans le monde derrière les États-Unis, mais l'américain y affronte comme ailleurs une forte concurrence de la part du sud-coréen Samsung.

De nombreux commentateurs se demandaient vendredi si les critiques contre Apple relevaient d'une campagne orchestrée par le Quotidien du Peuple et la télévision nationale CCTV, qui avait dénoncé l'attitude d'Apple vis-à-vis de ses clients chinois lors de la journée mondiale des consommateurs le 15 mars.

En réaction aux attaques de ces médias, le blogueur chinois Lian Peng a déclaré sur son compte Weibo, l'équivalent en Chine de Twitter, avoir acheté «intentionnellement» un nouveau iPad vendredi et «envisager sérieusement d'acheter un iPhone 5».

«Je n'ai pas envie de produits électroniques, mais je me sens gêné si je n'en achète pas après avoir vu la campagne déchaînée organisée conjointement par CCTV et le Quotidien du Peuple», a-t-il affirmé.

L'ancien patron de Google Chine, Kai-Fu Lee, a pour sa part comparé la situation d'Apple à celui du moteur de recherches en Chine en 2009, lors de ses démêlés avec les autorités chinoises pour avoir refusé de passer sous les fourches caudines de la censure.

Les motifs de la campagne en cours contre en Apple en Chine ne sont toutefois pas énoncés clairement.

La société californienne doit parallèlement se défendre dans plusieurs affaires de violation de propriété intellectuelle en Chine.

Une procédure judiciaire a ainsi été engagée par une société chinoise qui estime qu'Apple a copié son logiciel de reconnaissance vocale pour mettre au point son propre assistant personnel, Siri.

De son côté, une société de production cinématographique, le Shanghai Animated Film Studio, a porté plainte devant un tribunal de Pékin contre Apple, lui demandant 3,3 millions de yuans (414 000 euros) de dommages-intérêts pour avoir vendu ses films sans son autorisation, a déclaré à l'AFP un avocat du studio.

Dans une troisième affaire, Apple avait payé 60 millions de dollars l'an dernier au fabricant d'ordinateurs chinois Shenzhen Proview Technology pour mettre un terme à des poursuites judiciaires en Chine sur la propriété du nom «iPad».