Le milieu québécois de l'animation demande au gouvernement Marois d'assouplir l'interdiction de publicité télévisée destinée aux enfants de moins de 13 ans.

«La publicité destinée aux enfants serait correcte sur internet mais néfaste à la télé? Ne soyons pas hypocrites. C'est bien beau la vertu, mais la publicité est au coeur des revenus des chaînes de télé. TÉLÉTOON n'a pas de revenus publicitaires au Québec, donc ils ne peuvent pas dépenser autant dans les séries d'animation. Cette notion d'interdiction doit évoluer», dit Marie-Claude Beauchamp, présidente d'Alliance Québec Animation, un regroupement d'une quarantaine de studios et de producteurs québécois qui annoncera mercredi matin la tenue d'états généraux sur l'industrie de l'animation le 24 avril prochain à Montréal.

Le Québec est le seul endroit en Amérique du Nord où la publicité télévisée visant les enfants de moins de 13 ans est interdite. Alliance Québec Animation, un regroupement créé il y a deux ans, ne demande pas l'abolition de cette loi adoptée en 1980.

«Il pourrait y avoir un cadre raisonnable d'interdiction, dit Mme Beauchamp. En Angleterre par exemple, il est interdit de diffuser des publicités télévisées sur la nourriture dans les émissions pour enfants.»

Pour redorer le blason du milieu de l'animation, Alliance Québec Animation aimerait aussi modifier la formule de financement des projets d'animation.

«Il ne faut plus que la valeur commerciale d'un projet soit déterminée uniquement que par son achat par un réseau canadien de télé, dit Mme Beauchamp. Nous serions capables de développer des projets avec l'aide des institutions et qu'un réseau de télé l'achète ensuite, mais cette formule est impossible actuellement.»

Selon Alliance Québec Animation, le nombre d'heures d'animation produites au Québec est passé de 110 à 33 entre 2004-05 et 2009-10 (cette baisse inclut les émissions de CINAR, condamné pour utilisation de prête-noms).

Alliance Québec Animation souhaite aussi que le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) hausse le quota minimal du contenu canadien des chaînes d'animation étrangères comme Cartoon Network, Nickelodeon Canada et Disney Junior Canada.