Le cabinet d'audit Deloitte a démenti mercredi avoir eu connaissance de problèmes dans les comptes de la société britannique Autonomy, rachetée l'an dernier par Hewlett Packard qui l'accuse d'avoir gonflé ses chiffres.

«Deloitte dément catégoriquement avoir eu connaissance d'irrégularités comptables ou d'informations erronées dans les états financiers d'Autonomy», a affirmé le cabinet dans un communiqué envoyé par courriel.

«Nous avons mené notre travail d'audit en respectant totalement la régulation et les normes de la profession», ajoute le cabinet, qui dit ne pas pouvoir en dire davantage pour des raisons de «confidentialité».

Deloitte assure qu'il va «coopérer avec les autorités compétentes dans toutes les enquêtes sur ces allégations» de HP. HP a accusé mardi Autonomy de l'avoir trompé avec des comptes frauduleux, dénonçant «un effort délibéré (...) pour gonfler les données financières de l'entreprise afin d'induire en erreur les investisseurs et les acheteurs potentiels».

Sa directrice générale Meg Whitman a souligné que le groupe avait «fait confiance à des données financières auditées», citant les cabinets Deloitte et KPMG.

La filiale britannique de Deloitte était chargée d'auditer les comptes d'Autonomy au moment de son achat par HP, rappelle le cabinet mercredi.

Les derniers qu'elle a validés étaient ceux de l'année 2010, homologués en février 2011, et «Deloitte n'a pas été engagé par HP, ou par Autonomy, pour faire un examen approfondi en relation avec l'acquisition», souligne-t-il.

HP, qui avait payé plus de 10 milliards de dollars l'an dernier pour la société britannique, a annoncé parallèlement à ses accusations une charge exceptionnelle de 8,8 milliards de dollars pour couvrir des pertes de valeur d'actifs, dont 5 milliards imputés aux problèmes dans les comptes d'Autonomy.

Le fondateur et ex-patron d'Autonomy, Mike Lynch, a jugé les accusations «totalement et absolument fausses».