Monté sur quatre pattes menues, un nouveau robot d'inspiration animale destiné à intervenir dans un environnement radioactif a été présenté mercredi près de Tokyo, rejoignant une légion de volontaires mécatroniques pour des missions à Fukushima.

Ce robot quadrupède, conçu par le conglomérat industriel Toshiba, est censé pouvoir effectuer des missions de reconnaissance dans des lieux où l'homme ne peut pas pénétrer en raison des rayonnements.

«Nous avons imaginé ce robot après l'accident de Fukushima», a expliqué Goro Yanase, un ingénieur du département de l'énergie nucléaire de Toshiba.

Les quatre pattes articulées sont régies par des algorithmes spécifiquement développés pour permettre à l'animal électronique de monter des escaliers, de franchir des obstacles, de changer d'orientation et de se relever au cas où...

L'engin, qui pèse 65 kilogrammes pour un mètre de haut, est piloté à distance via une liaison sans fil, par une manette de jeu vidéo, «de façon très simple», selon l'ingénieur qui le commandait pour la démonstration.

Equipé d'un bras manipulateur, d'une caméra et d'un capteur de radioactivité, ce robot, encore à l'état de prototype et sans nom, sait aussi porter un objet.

Il est ainsi capable de poser au sol un autre robot en forme de plateau à roulettes doté d'une autre caméra qui peut partir en éclaireur ou se faufiler dans des lieux inaccessibles pour le quadrupède.

«Dans un premier temps, nous destinons ce robot à des patrouilles dans les zones fortement radioactives, pour de la reconnaissance visuelle et des mesures, afin de juger si l'homme peut ou non y intervenir», a précisé M. Yanase.

«À l'avenir, il pourrait être équipé d'outils de manutention et d'investigation pour effectuer diverses tâches comme le contrôle, la réparation ou le démontage d'équipements, ou bien encore des prélèvements d'échantillon ou aider à la décontamination», a-t-il ajouté.

Les ingénieurs de Toshiba reconnaissent toutefois que leur créature nécessite encore des améliorations avant d'être dépêchée sur le site de Fukushima où quatre des six réacteurs ont été terriblement endommagés par le tsunami du 11 mars 2011 et où règne par endroits une radioactivité mortelle.

Plusieurs entreprises et instituts de recherche japonais ont entrepris ces derniers mois de développer des robots pour des missions à Fukushima en bénéficiant de fonds publics.

L'État et les industriels nippons ont en effet déploré l'absence de tels engins au Japon, pays qui se croyait pourtant le royaume des robots.

À leur ego défendant, les Japonais ont été obligés d'appeler à la rescousse des robots américains avant de pouvoir envoyer l'un des leurs dans cette centrale atomique ravagée.