L'engagement libéral d'implanter des tableaux blancs interactifs dans toutes les classes du Québec n'est pas encore réalisé que certaines personnes croient déjà qu'ils sont dépassés, supplantés par la tablette numérique.

Le déploiement des tableaux blancs interactifs (TBI) coûte cher. En plus de l'achat du tableau en tant que tel, les écoles doivent se procurer un dispendieux projecteur et payer les coûts de l'installation par un technicien. Une facture totale qui avoisine les 5000$.

Cette somme ne tient pas compte de la formation qui doit être donnée aux enseignants, ni de l'achat de matériel numérique.

C'est pourquoi certains sont d'avis que l'utilisation de la tablette numérique en classe - principalement l'iPad - est plus économique.

Un iPad, le boîtier d'Apple TV qui coûte une centaine de dollars et une télévision à écran plat permettent de réaliser la même chose qu'un TBI, estime Jean Bouchard, vice-président de la section Édition scolaire scientifique et technique de l'Association nationale des éditeurs de livres, également directeur général du Groupe modulo.

Les contraintes sont moins grandes. L'installation par un technicien d'un tableau interactif dans les locaux de l'Association nationale des éditeurs de livres a pris six semaines, fait valoir M. Bouchard.

«C'était bien avant l'annonce de M. Charest. Maintenant que le projet est lancé dans toutes les écoles, imaginez les ressources que ça nécessite pour faire venir un technicien.»

Dans son discours inaugural prononcé en février 2011, le premier ministre Jean Charest a annoncé que des TBI seraient implantés dans toutes les classes d'ici à 2016. Un projet de 240 millions.

Plusieurs écoles n'avaient pas attendu cette annonce pour prendre le virage. Certaines écoles ont des TBI depuis plusieurs années déjà. Au Collège d'Anjou, école privée où 8 des 20 classes sont équipées d'un TBI, on croit maintenant que cet outil est désuet. C'est la tablette numérique qui fait son entrée cet automne.

«Les tableaux interactifs sont dépassés. Les seuls qui nous ont demandé de les garder, ce sont les profs de maths», relate le directeur général, Luc Plante, en soulignant que les outils offerts pour les mathématiques sont «assez extraordinaires» sur le TBI. Par contre, «des applications font la même chose sur l'iPad», ajoute-t-il du même souffle.

Enseignante en sciences à ce collège, Marie-Claude Raymond aime pour sa part l'idée de se promener parmi les élèves, iPad en main, écrivant au tableau tout en supervisant le travail individuel. Avec le TBI, elle était contrainte de rester à l'avant de la classe. «J'aime ce côté mobile de l'iPad», dit Mme Raymond.