Les Jeux olympiques de Londres se distinguent avant même que la flamme olympique ne soit allumée: ces Jeux d'été seront les premiers vraiment ouverts à des discussions sur les réseaux sociaux. Toutefois, certaines règles s'appliquent, tant aux bénévoles qu'aux athlètes.

C'est fou comme les temps changent: lors des Jeux olympiques de Pékin, en 2008, 100 millions de personnes utilisaient Facebook, six millions avaient un compte Twitter et l'utilisation de l'internet par les athlètes était très surveillée.

Aujourd'hui, le nombre d'utilisateurs de Facebook frise le milliard. Twitter a atteint le nombre magique de 500 millions. Et on ne compte plus le nombre de téléphones intelligents et de tablettes en circulation.

Le Comité international olympique a dû s'adapter. Il a publié en début d'année des directives sur l'utilisation des réseaux sociaux et des blogues par les personnes accréditées aux Jeux de Londres.

Tout participant pourra rédiger des tweets, des billets de blogues ou des articles de forum, mais il devra le faire à la première personne, en suivant le modèle d'un journal personnel, sans tenir le rôle de journaliste. Les écrits devront aussi être de bon goût.

Les gens pourront aussi prendre des photos et les partager sur Facebook à des fins personnelles. «C'est encouragé. C'est la même chose pour les athlètes, excepté que ces derniers devront demander l'autorisation d'autres athlètes s'ils se trouvent à l'intérieur du village olympique.

Toutefois, aucune commercialisation des photos n'est autorisée», explique le responsable des médias sociaux pour le CIO, Alexandre Huot.

Pour les vidéos, les conditions sont différentes. «On encourage les gens à filmer au moyen de leur téléphone intelligent, mais le partage sur Facebook ou sur YouTube n'est pas permis», précise M. Huot.

Pour le CIO, cette politique se justifie par la protection de l'exclusivité des diffuseurs qui dépensent des sommes faramineuses afin d'assurer la diffusion de Jeux sur leur territoire. Par exemple, le réseau américain NBC a déboursé plus de 1 milliard de dollars afin d'assurer la couverture des Jeux aux États-Unis.

Les athlètes et autres participants devront également éviter de faire la promotion de produits, de marques ou de services. «Un athlète peut quand même tweeter qu'il est en train de manger. Tout est question de bon sens», poursuit M. Huot.

Pour celui-ci, il est faux de prétendre que le CIO se transformera en police du web durant les Jeux. «Nous ne voulons poser aucun obstacle à l'utilisation des réseaux sociaux. Nous ne faisons que de l'éducation», mentionne-t-il.

«Nous voulons juste faciliter les communications sur les réseaux sociaux dans un bon esprit. Après tout, une bonne partie de notre ligne éditoriale, c'est le partage des valeurs olympiques, soit l'amitié, le respect et l'excellence», rappelle M. Huot.

Le Canada favorable aux médias sociaux

Chaque comité national olympique a le loisir de déterminer ses propres règles d'utilisation des réseaux sociaux. Le Comité olympique canadien offre depuis les deux dernières années des rencontres et des séances d'information pour les athlètes.

«Le Comité olympique canadien (COC) soutient la présence des athlètes dans les médias sociaux», affirme la chef de mission adjointe pour l'équipe olympique canadienne, Sylvie Bernier. «Nous encourageons les athlètes, nous voulons favoriser le contact. Nous ne voulons pas que les athlètes soient déconnectés», dit Mme Bernier.

La championne olympique en plongeon se souvient du temps où elle était engagée dans la compétition. «En 1983, lorsque j'ai fait une compétition dans les pays de l'Est, j'ai attendu une heure et demie pour avoir une ligne téléphonique. J'ai juste eu le temps de dire à mes parents que j'avais gagné. La ligne a ensuite été interrompue. C'est tellement plus agréable de partager en temps réel!», raconte celle qui se trouve sur Twitter depuis quelque temps.

Et si un athlète commet un impair en ligne? «L'équipe de médias est prête. Chaque équipe sportive a son attaché de presse, prêt à agir 24 heures sur 24. Nous sommes tous en apprentissage, le CIO comme le COC. Nous serons là pour outiller les athlètes qui, après tout, suivent la vague des réseaux sociaux», conclut Mme Bernier.

Où suivre les Jeux?

Quelques liens utiles pour suivre les Jeux olympiques sur les réseaux sociaux

La plateforme Olympic Athletes' Hub: www.olympic.org/hub

Facebook: www.facebook.com/olympics

Twitter: www.twitter.com/iocmedia

L'équipe canadienne: @CDNOlympicTeam

Le chef de mission Mark Tewksbury: @marktewks

La chef de mission adjointe Sylvie Bernier: @BernierSylvie

L'équipe des sports de La Presse: lapresse.ca/LPlondres

Le Québec à Londres: lapresse.ca/athletesqc

Le compte Twitter La Presse des JO de Londres: @LP_Londres

Super populaires

Parmi les athlètes olympiques les plus suivis sur les réseaux, l'Américain LeBron James (basketball) fait belle figure: il compte 16,5 millions de fans sur Facebook et Twitter. Le tennisman Roger Federer en compte 11 millions!