Google a exhorté lundi au Japon les gouvernements à davantage partager les informations lors de catastrophes naturelles, afin de permettre aux citoyens et aux premiers intervenants d'en faire meilleur usage.

«Nous voyons encore beaucoup de gouvernements très réticents à publier les données en leur possession.

Si nous pouvions y avoir un meilleur accès, je pense que nous pourrions faire des choses encore plus impressionnantes», a plaidé Rachel Whetstone, une des dirigeantes de Google, lors d'une conférence dans la ville de Sendai.

Environ 430 participants se sont réunis pour la première «Big Tent» en Asie, dans cette ville meurtrie par le séisme et le tsunami du 11 mars 2011 qui a dévasté le nord-est de l'archipel.

Le gouvernement japonais a alors été critiqué pour ne pas avoir publié les données dont il disposait quand, à la catastrophe naturelle, s'est ajouté l'accident nucléaire de la centrale de Fukushima à l'origine d'une importante contamination radioactive et de l'évacuation de dizaines de milliers de personnes.

Les fonctionnaires ont rechigné à diffuser les données de peur de semer la panique compte-tenu des difficultés à expliquer la teneur de ces informations.

Les ingénieurs de Google et d'autres organismes ont également reproché aux autorités nippones la publication de données dans un format informatique (PDF) rendant difficile une exploitation par des scientifiques et la réalisation d'analyses indépendantes.

Google a renforcé ses prestations en réponse aux catastrophes après l'ouragan Katrina qui a frappé le sud des États-Unis en 2005.A la suite du désastre du 11 mars 2011 au Japon, le géant de l'informatique a mis en place le service de recherche d'individus, «personne finder».

Il a également cartographié les zones touchées par le tsunami.Masaakira James Kondo, responsable de Twitter au Japon, a pour sa part indiqué qu'il était actuellement en train d'aider le gouvernement japonais à élaborer des directives pour permettre une meilleure diffusion de l'information dans les situations de crise.

Les experts présents à la conférence ont également insisté sur l'importance de préserver une libre circulation de l'information sur internet lors des catastrophes de cette nature, en dépit du risque de diffusion de fausses données.

Parallèlement, les récepteurs de ces informations doivent aussi être éduqués afin de maximiser le bénéfice de l'utilisation d'internet, a souligné Margareta Wahlström, spécialiste de la réduction des risques au sein de l'Organisation des Nations Unies (ONU).

«Il y a un énorme travail à faire avec les utilisateurs - collectivités, particuliers, entreprises, autorités locales- sur la façon d'employer ces données», a-t-elle insisté.