Les réseaux sociaux ont de plus en plus de poids dans l'actualité québécoise. Qu'il s'agisse d'organiser une manifestation étudiante ou de crier son mécontentement devant l'action louche d'une grande entreprise, les Facebook et Twitter de ce monde ont démontré leur influence lorsque vient le temps d'exprimer l'opinion du plus grand nombre.

Pour les organisations en tout genre, ça veut donc dire qu'il faut garder un oeil en permanence sur ces réseaux, constate Jean-Luc SansCartier, conseiller principal en communication web et médias sociaux pour la société Astral, à Montréal. «Celles qui n'ont pas encore engagé un gestionnaire des réseaux sociaux doivent y réfléchir. On n'a qu'à penser à ce qu'a vécu le groupe Lassonde», dit-il.

Au début du printemps, Lassonde a subi les foudres du public lorsqu'on a découvert les détails d'une poursuite visant à protéger sa propriété intellectuelle de la marque Oasis.

Naturellement, ce ne sont pas les réseaux en tant que tels qui ont de l'influence sur l'opinion publique. C'est plutôt le poids du nombre: 78% des 1004 Québécois interrogés par un sondage La Presse-Angus Reid effectué au cours de l'hiver affirment avoir un compte Facebook. Ça concorde avec les statistiques publiées à ce sujet l'an dernier, qui comptaient un peu plus de 4 millions d'utilisateurs Facebook au Québec.

Ceux-ci ne vont pas tous sur les réseaux sociaux pour manifester leur mécontentement. Après tout, des sites comme Facebook regorgent d'une centaine d'applications différentes, des sections réservées à des tâches précises, de la recherche d'emplois au partage de photos, en passant par les nombreux jeux en ligne qu'on y retrouve.

«Tu pourrais pratiquement passer toute ta vie sans sortir et ne rien manquer de l'action, en te branchant à Facebook», illustre M. SansCartier, exagérant à peine. «Tu peux voir ce que les autres font de leurs journées, tu peux te divertir et bientôt tu pourras magasiner et acheter des produits directement sur le site.»

Twitter, l'intello marginal

La variété d'activités liées à Facebook explique sans doute le succès phénoménal de ce site, de loin supérieur à celui de ses homologues, comme Twitter. Le sondage cité plus haut indique que 18% seulement des répondants visitent le site de microblogue. À l'échelle provinciale, ça équivaudrait à environ un million d'utilisateurs.

«Twitter, c'est un peu plus informel. Au Québec, c'est un réseau qui doit l'essentiel de son succès à la présence de personnalités connues, principalement issues de la télévision», pense l'expert des médias sociaux d'Astral. «Pas pour rien si des émissions de télé comme Tout le monde en parle ou M. Net sont liées de si près à Twitter: elles ont fait monter l'achalandage de ces sites et, inversement, ça contribue à hausser leurs cotes d'écoute.»

Détail intéressant, le réseau social lancé par Google pour rivaliser avec Facebook, appelé Google", est aussi populaire auprès des répondants du sondage que l'est Twitter. C'est toutefois une statistique que Jean-Luc SansCartier balaie du revers de la main. «À peu près tout le monde a un compte sur Google", mais le taux de participation est extrêmement faible. Il est à peu près là où se trouvait Twitter il y a quatre ou cinq ans.»

Facebook, poids lourd des réseaux sociaux au Québec. Nombre d'utilisateurs:

78% FACEBOOK

19% GOOGLE"

18% TWITTER

12% LINKEDIN

1% UTILISENT INSTAGRAM

Source : Angus Reid, mars 2012