L'effet des tablettes numériques comme le fameux iPad d'Apple n'a pas fini de se faire sentir, car même si une minorité de gens en possèdent une à l'heure actuelle, elles promettent de transformer en profondeur plusieurs facettes de la vie en famille, de la maison jusqu'à l'école.

Marc Drouin enseigne au collège Jean-Eudes, à Montréal. À l'occasion de la prochaine rentrée, ses élèves vont troquer stylos et bouquins contre une tablette iPad, de la société Apple, et les applications nécessaires pour étudier en classe et faire leurs travaux à la maison.

En prévision de cet «énorme changement pédagogique», le professeur a mis à l'essai une tablette numérique à la maison au cours des six derniers mois. S'il prévoit un bouleversement de l'enseignement suivant l'introduction de la tablette en classe, c'est qu'il a pu vivre quelques transformations du quotidien familial qui le poussent à cette conclusion.

«La tablette n'est pas encore un outil parfait. Pour la création de documents, c'est un peu limité. Par contre, tout ce qu'on peut faire là-dessus se fait de façon très intuitive: l'accès au contenu devient instantané, ce qui est génial pour nous. Pour les enfants, il y a une foule d'applications amusantes et intéressantes. C'est vraiment là que je vois une différence entre la tablette et l'ordinateur», dit-il.

Les spécialistes vous le diront, déplacer un objet à l'écran est une opération plus facile à accomplir en glissant le doigt dessus qu'en le faisant à partir d'un clavier d'ordinateur.

Facile à utiliser... et à voler

C'est peut-être d'ailleurs pourquoi la tablette est perçue comme ayant un potentiel intéressant à l'école aussi. Les ordinateurs personnels, quand ils sont présents en classe, ont une utilité limitée à la fois par leur forme encombrante et leur capacité limitée à remplacer certains autres outils pédagogiques, comme le bon vieux manuel scolaire.

Outre leur portabilité manifeste, les tablettes comme l'iPad ont été conçues exprès pour faciliter l'accès aux livres (en version numérique) ainsi qu'aux divers ouvrages de référence qu'on trouve facilement à partir d'internet.

Ça explique son attrait auprès des professeurs du collège Jean-Eudes, même si quelques craintes persistent. Il y en a qui sont embêtés de voir tous leurs élèves arriver en classe avec une caméra numérique directement sur leur bureau, les iPad utilisés intégrant tous un appareil photo s'activant très discrètement.

D'autres espèrent que ça n'entraînera pas une nouvelle vague de taxage, de jeunes jaloux pouvant décider de soutirer la tablette d'autres élèves pour leur propre profit. À ceux-là, les techniciens du collège donnent un avertissement: une tablette égarée sera automatiquement mise hors d'usage, grâce à un mécanisme qui s'active à distance.

Enfin, la délicate question de la pile déchargée, elle, est perçue comme un outil pédagogique par le professeur Drouin. «C'est la responsabilité des jeunes de brancher leur tablette tous les soirs, afin que la pile soit pleine à leur arrivée en classe.» Sinon, la journée risque d'être longue!