BlackBerry, iPhone, Android, Windows Phone. La diversification des plateformes téléphoniques peut avoir des allures de casse-tête, mais la plupart des consommateurs québécois finissent par trouver l'appareil qui répond à tous leurs besoins.

Comme quoi, il n'y a pas que les téléphones qui soient intelligents.

Comme ailleurs en Amérique du Nord, c'est l'iPhone d'Apple qui a lancé la vague des téléphones intelligents, ces appareils capables de récupérer une foule d'informations sur l'internet au moyen d'applications mobiles. Puis, le système Android s'est tranquillement installé dans le marché, devenant le logiciel dominant de ce créneau, au Québec comme sur le reste du continent.

N'en déplaise à Research In Motion, le fabricant ontarien a manqué ce virage et il en paie encore le prix aujourd'hui. Ses BlackBerry arrivent au troisième rang au Québec sur le plan du choix des consommateurs.

Le sondage La Presse-Angus Reid mené en mars dernier concède 39% de parts du marché des téléphones intelligents à Android, le système de Google, 32% à l'iPhone et 21% aux appareils BlackBerry.

«L'iPhone attire toujours une très grande clientèle, mais les gens posent de plus en plus de questions avant d'acheter: est-ce qu'on trouve telle ou telle application sur Android ou sur BlackBerry? Ça fait souvent pencher la balance vers d'autres modèles», explique Ian Lidstone, directeur du marketing pour Rogers-Fido au Québec.

Le fournisseur ontarien, un des trois au Canada à vendre les produits Apple avec Bell et Telus, constate en fait une certaine spécialisation des plateformes, selon l'usage. À force de vanter les fiches techniques gonflées de leurs produits à système Android, des marques comme HTC, Samsung et Sony attirent de plus en plus les férus de jeux vidéo de pointe, indique M. Lidstone.

À l'inverse, les amateurs de musique et de vidéo sur le pouce préfèrent Apple. «Avec la boutique iTunes et l'App Store, les produits d'Apple rendent effectivement l'achat de matériel en ligne plus attrayant aux yeux de plusieurs», ajoute le porte-parole de Rogers.

Une impression qui semble coller à la réalité: 17% des propriétaires d'un appareil iPhone sondés par La Presse confirment avoir payé pour au moins une application ou avoir effectué une transaction à partir de leur téléphone au cours du dernier mois, contre seulement 9% sur Android et 4% sur BlackBerry.

Ces statistiques pourraient changer rapidement, surtout depuis que Google, qui gère la boutique virtuelle d'applications et de contenu multimédia des appareils Android, l'a rebaptisée Google Play et l'a retravaillée afin d'en faire une meilleure place de marché tant pour les applications que pour la musique, les vidéos et même les livres numériques.

Si elle s'avère efficace, cette stratégie viendra sûrement repositionner Android en haut de la liste à très court terme. Pour que ce soit le cas au Québec, il faudra que Google fasse cependant une plus grande place au contenu francophone, chose qu'Apple réussit assez bien tant sur le plan des applications que des autres types de contenu que la société californienne vend au Canada.

Sondage

Entre le 16 et le 20 mars 2012, Opinion publique Angus Reid a mené un sondage en ligne auprès d'un échantillonnage représentatif de 1004 adultes québécois, choisis au hasard, inscrits au Forum Angus Reid.

La marge d'erreur qui mesure la variation de l'échantillonnage est de +/- 3 %. Les résultats ont été statistiquement pondérés conformément aux plus récentes données de recensement sur la scolarité, l'âge, le sexe et la région, de façon à assurer un échantillonnage représentatif de la population adulte du Québec.

Les différences dans ou entre les totaux sont attribuables aux arrondissements.

Les téléphones intelligents par parts de marché

37% ANDROID

34% iPHONE

22% BLACKBERRY

12% AUTRES

38% SONT PROPRIÉTAIRES D'UN TÉLÉPHONE INTELLIGENT

30% DES PROPRIÉTAIRES D'UN TÉLÉPHONE INTELLIGENT ONT EFFECTUÉ UNE TRANSACTION EN FÉVRIER

Source: Angus Reid, mars 2012