L'intérêt monstre suscité par l'entrée en Bourse du réseau social sur internet Facebook lui a permis de relever mardi la fourchette de prix qu'il va réclamer pour ses actions, portant sa valorisation potentielle au-delà des 100 milliards de dollars.

«Nous avions totalement prévu qu'ils relèveraient» leur prix, note Jim Krapfel, analyste au cabinet de recherche Morningstar.

Michael Pachter, analyste chez Wedbush, estime déjà que le prix final de l'entrée en Bourse sera fixé encore plus haut à 40$.

«Tout cela n'est qu'une comédie» destinée à entretenir l'agitation médiatique, selon lui.

Il note que, dans les derniers échanges sur les marchés privés, l'action Facebook s'échangeait à 45$.

Comme tous ses confrères, il prévoit que le prix de l'action, qui bénéficiera du jeu mécanique de l'offre à la demande, avec une énorme foule d'acheteurs, fera encore un bond dans les premières cotations, ce qui alimentera encore le «buzz».

À moyen terme, les analystes sont plus partagés: d'après eux Facebook fera bien mieux que Groupon, qui a perdu 34% de sa valeur depuis son entrée en Bourse en novembre, mais moins bien que le réseau social professionnel LinkedIn, dont l'action a bondi de 150% en un an.

M. Pachter a un cours cible de 44$.

À la banque d'affaires Bryan Garnier, la directrice associée Virginie Lazès «ne croit pas que l'action va flamber».

À l'horizon d'un an elle table sur progression modérée d'environ +5 à +10%, vu les «hoquets» à prévoir.

Ces derniers mois Facebook a déjà dû convenir que la croissance de son chiffre d'affaires avait ralenti, qu'il peinait à générer des revenus avec la consultation croissante du site sur les appareils portables, et que l'acquisition de la startup de photos Instagram, annoncée le mois dernier, pourrait être retardée.

«Il y aura encore des hauts et des bas, mais qui ne peuvent être que des épiphénomènes», estime Mme Lazès, convaincue de la marge de progression du groupe.

Au cabinet Morningstar, les analystes ont calculé que la valeur réelle de l'action était de 32$ - vu le bond à prévoir, ils ne conseillent pas l'achat: «nous prévoyons que l'action va être grossièrement surévaluée».