Le conglomérat industriel japonais Hitachi a présenté mercredi un moteur électrique sans métaux dits «terres rares», une avancée technique destinée à réduire les coûts et la dépendance des groupes manufacturiers nippons vis-à-vis des ressources métalliques provenant de Chine.

Hitachi a commencé de travailler sur un tel projet en 2008.

D'une puissance de 11 kilowatts, le nouveau prototype, sans aimants contenant des terres rares, doit encore être amélioré dans le but de proposer un produit commercial en 2014, a précisé la firme.

D'autres groupes nippons, dont le constructeur d'automobiles Toyota, poursuivent des travaux dans le même objectif.

Les moteurs à aimant permanent comportent habituellement du néodyme et du dysprosium, matières dont les besoins sont allés grandissant ces dernières années compte tenu de l'augmentation du nombre de véhicules hybrides et électriques.

La difficulté technique est de pouvoir fabriquer des moteurs à haut rendement sans avoir recours à ces ressources chères et essentiellement produites en Chine, un pays tenté d'utiliser cet atout comme un moyen de pression diplomatique.

Les 17 substances métalliques appelées «terres rares» constituent des éléments essentiels non seulement pour la fabrication de moteurs électriques, mais aussi de produits technologiques aussi variés que les écrans plats, les ampoules à diodes (LED), les téléphones mobiles ou cellules laser.

Les autorités japonaises poussent dès lors les entreprises de l'archipel à réduire l'utilisation de terres rares.

À moyen et long terme, le gouvernement nippon espère une réduction de 10 000 tonnes de la consommation annuelle de terres rares au Japon, soit une baisse d'un tiers de l'utilisation de ces éléments.

Le Japon cherche aussi à diversifier son approvisionnement qui provient de Chine pour plus de 90%.

Tokyo a été échaudé par l'arrêt des exportations de terres rares chinoises vers l'archipel en pleine crise diplomatique entre les deux pays au mois de septembre 2010.

Au-delà des tensions diplomatiques avec le Japon, la Chine a renforcé ces dernières années son contrôle sur ces matériaux dont elle détient 97% des besoins mondiaux.

Le mois dernier, les États-Unis, l'Union européenne et le Japon ont déposé une plainte devant l'Organisation mondiale du commerce (OMC), accusant la Chine de restreindre ses exportations de terres rares au profit de ses firmes nationales.