Le Lytro, un nouvel appareil photo qui change tout l'esprit de la prise de vue en laissant faire le point après la capture d'image, vedette de nombreux rassemblements de haute technologie depuis l'an dernier, est en vente cette semaine.

Le Lytro est la création de Ren Ng dont les travaux de doctorat à l'université Stanford en Californie il y a huit ans ont débouché sur ce qui est présenté comme le premier appareil photo capable de saisir l'intégralité du champ lumineux d'une scène.

Un logiciel permet ensuite d'utiliser les données de luminosité pour changer les points de netteté et de flou dans les images numériques, explique la société californienne.

M. Ng, né en Malaisie et élevé en Australie, décrit les images prises par le Lytro comme des «images vivantes», en raison de la possibilité de les manipuler.

«C'est très excitant pour l'équipe de Lytro en pleine croissance», dit-il sur le blogue de la société. «Nous allons enfin voir comment vous pouvez utiliser le Lytro pour créer et diffuser vos propres images vivantes».

Quand les photos Lytro sont mises en ligne, le «moteur de champ lumineux» reste inclus dans chaque image, et tout le monde peut en faire une utilisation interactive sur ordinateur, tablette ou téléphone portable.

Un modèle à 16 gigaoctets, format petite lampe de poche rectangulaire, coûte 499 dollars et peut contenir 750 clichés. Un modèle à 8 gigaoctets coûte 399 dollars et stocke 350 clichés.

Les premières critiques d'experts parues jeudi sont enthousiastes.

«L'appareil de poche grand public est réinventé - pas modifié, pas perfectionné, mais re-conçu de fond en comble», écrivait le respecté Walt Mossberg dans le Wall Street Journal. «Je considère que c'est révolutionnaire».

Pour autant l'appareil a ses inconvénients: le logiciel n'est compatible qu'avec les ordinateurs Mac, et le processus de téléchargement des photos est relativement lent en raison de la taille des fichiers.

Une version compatible Windows est prévue à terme.

Dans le New York Times, Sam Grobart a jugé «ahurissant» et «éblouissant» le système de mise au point a posteriori. «Je me sens comme un agent de la CIA dans un film, qui regarde une photo satellite et demande au technicien de préciser la photo jusqu'à ce qu'on distingue (le terroriste) Carlos», écrit-il.

Mais le journaliste regrette l'impossibilité d'ajouter un filtre, ou de manipuler les clichés avec le programme Photoshop d'Adobe.