Avec son nouveau PDG, Research in Motion mise sur le changement dans la continuité, puisque la stratégie, a déclaré Thorsten Heins d'emblée, demeure intacte. Pourtant, ce ne sont pas les défis technologiques qui manquent. En voici cinq.

1. Vendre des tablettes PlayBook

Les tablettes PlayBook invendues ont coûté 485 millions de dollars à RIM en 2011. Le fabricant n'abdique pas et compte lancer bientôt une PlayBook renouvelée à connexion sans fil et un second modèle à écran de 10 pouces. Ces nouveaux produits semblent prometteurs, note Mike Abramsky, de RBC Marché des capitaux, sceptique malgré tout: RIM devra séduire le grand public s'il compte hausser ses ventes en 2012.

2. Lancer BlackBerry 10 avec succès

La version 10 du logiciel BlackBerry a été repoussée à la fin de 2012, et cela pourrait aller en 2013. Rien pour attirer des acheteurs habitués au rythme effréné de mises à niveau des logiciels d'Apple et de Google. BlackBerry 10 promet du multimédia et du multitâche, mais ses rivaux ont un an d'avance, constate Charlie Wolf, de Needham&Company. «Le logiciel fait bien en ce qui concerne le multitâche, mais il ne semble toujours pas apte à jouer dans la cour des systèmes iOS ou Android.»

3. Garnir le catalogue d'applications mobiles

En mobilité, les applications sont le nerf de la guerre et RIM traîne la patte. Dès février, la PlayBook pourra toutefois accueillir des applications conçues pour Android, 60% d'entre elles sont déjà compatibles. Cela pourrait ne pas suffire, observe Jan Dawson, de la firme Ovum, spécialisée dans l'informatique mobile. «Les entreprises qui mettront leurs PlayBook à jour sont peu nombreuses. Outre le coût élevé, ça ouvre la voie à des failles de sécurité potentielles», a indiqué l'analyste américain.

4. Ne pas briser son modèle d'affaires

RIM empoche 1 milliard de dollars par trimestre directement des fournisseurs de services sans fil, soit 20% de son chiffre d'affaires, grâce à sa technologie de transmission de données. Une des raisons de sa chute en Bourse est que la concurrence, Apple et Microsoft en tête, offrent aux fournisseurs des solutions similaires moins coûteuses. Si RIM n'innove pas à nouveau, il risque de perdre cette source de revenus.

5. Redorer le blason de ses serveurs sécurisés

«RIM entretient un certain flou autour de la réputation de sécurité de ses serveurs, car ça lui profite, mais elle n'est pas parfaite», a expliqué au début du mois de janvier Benoît Dupont, du Centre de criminologie comparée de l'Université de Montréal. La police montréalaise semblait avoir percé la messagerie BlackBerry d'un présumé criminel. Depuis un an, plusieurs événements du genre ont mis à mal la réputation de RIM. Quelle est la valeur des BlackBerry Enterprise Servers s'ils ne sont pas plus fiables que les autres?