La fermeture par les autorités américaines du site de partage de fichiers Megaupload n'a pas fait l'affaire du groupe Anonymous, qui a lancé une attaque en règle contre des sites gouvernementaux et des géants de l'industrie musicale.

Appelée «Operation Blackout» par le groupe, celle-ci vise à faire tomber des sites internet liés de près ou de loin à la question des droits d'auteurs par des attaques de déni de service, qui visent à saturer les serveurs d'un site internet.

Quelques heures seulement après l'annonce de l'arrestation des principaux responsables du site Megaupload, plusieurs sites internet étaient inaccessibles ou ralentis, notamment celui du FBI, de la Maison-Blanche, de la Recording Industry Association of America, du département américain de la Justice et de Universal Music. Anonymous revendique l'attaque de tous ces sites.

«Allez chercher du popcorn, ce sera une longue nuit», a indiqué sur le réseau Twitter l'un des comptes Twitter officiels du groupe Anonymous, qui affirme qu'il s'agit de sa «plus grosse attaque» à ce jour. Plus de 5000 personnes y participeraient.

Le département américain de la Justice, dont le site a été l'un des plus lourdement affectés, a laissé savoir qu'il «enquêtait sur les origines de l'activité, laquelle est considérée comme un acte malicieux jusqu'à ce que la cause réelle soit identifiée».

«Ils auraient dû s'y attendre» a écrit le groupe Anonymous en s'adressant selon toute vraisemblance aux grands joueurs de l'industrie du divertissement, de même qu'aux autorités judiciaires.

Tard en fin d'après-midi jeudi, le département américain de la Justice a annoncé qu'il mettait en accusation sept personnes en lien avec le site Megaupload.com. Elles sont accusées d'avoir «illégalement reproduit et distribué des copies de documents soumis aux droits d'auteur».

Megaupload.com permettait de téléverser des fichiers et d'en télécharger. Plusieurs albums, films et livres protégés par les droits d'auteurs s'y retrouvaient, parfois même avant leur sortie commerciale.  Les autorités américaines estiment que le site a causé des pertes de plus de 500 millions de dollars à l'industrie du divertissement.

S'ils sont reconnus coupables, les responsables du site risquent jusqu'à 20 ans de prison.

«Le jour que nous attendions tous est malheureusement arrivé. Les États-Unis censurent l'internet. Notre réplique est que nous ne resterons pas assis pendant que le gouvernement prend les droits que nous lui faisions confiance de garder», peut-on entendre dans une vidéo attribuée à Anonymous.