La pression d'internet se fait plus importante sur les ventes de DVD et de Blu-ray depuis deux ans, ce qui a mené un regroupement de grands studios de cinéma et de divers fabricants, incluant Amazon et Sony, à soutenir UltraViolet, un programme assurant une lente transition vers la distribution en nuage de films et de contenu vidéo.

Présentée à la presse spécialisée à l'occasion du Consumer Electronics Show de Las Vegas, la semaine dernière, UltraViolet est en quelque sorte une solution qui ne délaisse pas totalement la vente de disques. Elle la double plutôt d'une version stockée en nuage du film que contient le DVD ou le Blu-ray en question.

>>> Suivez Alain McKenna sur Twitter! (@mcken)

Fruit de cinq années de négociations au sein d'un regroupement appelé Digital Entertainment Content Ecosystem, comprenant plus de soixante-dix entreprises, UltraViolet est l'équivalent pour le film et la vidéo des nombreux services de stockage de musique sur internet. À la différence près qu'il passe forcément par l'achat de contenu sur disque DVD ou Blu-ray.

L'acheteur pourra donc continuer de collectionner des disques dans sa médiathèque, mais il pourra aussi accéder à sa version en nuage quand il le désire, sur un maximum de douze appareils différents, et il pourra même la partager avec tout au plus six amis ou membres de sa famille.

La manoeuvre est double : d'abord, essayer de contourner Netflix, le géant de la diffusion en ligne et sur demande de films et de séries télé, dont le modèle n'est pas assez payant au goût des studios. Ensuite, générer des revenus additionnels à partir d'une vente de disques qui, depuis sept ans, connaît un déclin régulier.

Lancée en toute hâte le mois dernier aux États-Unis, avec sa part de ratés, la plateforme UltraViolet se limite pour le moment à 19 titres, mais Mark Teitell, directeur général de l'organisme DECE, assure que plus d'une centaine d'autres s'ajouteront dès cette année, alors que la disponibilité d'UltraViolet sera élargie à l'ensemble de l'industrie au courant de 2012.

« Nous prévoyons une croissance exponentielle de l'utilisation d'UltraViolet en 2012. Nous sommes à l'orée d'un nouvel écosystème numérique qui pourrait réellement prendre son envol, au niveau du consommateur, au plus tard l'automne prochain », a résumé M. Teitell lors d'une conférence à ce sujet, la semaine dernière.

Une des raisons stimulant cette croissance est simple : en plus d'avoir accès à une copie en nuage des films nouvellement achetés, les consommateurs pourront y transférer les films qu'ils possèdent déjà sur DVD ou Blu-ray. Des fabricants comme Samsung comptent vendre dès cette année les premiers lecteurs Blu-ray pouvant transférer leur contenu vers un compte UltraViolet, moyennant quelques dollars.