L'internet ne cesse d'accentuer son emprise sur le téléviseur avec la bénédiction des fabricants d'élecronique et de l'univers du web, des jeunes startup aux géants du secteur comme Google et Yahoo!

«La télévision est rapidement en train de devenir la voie d'accès aux contenus d'internet», a fait valoir le vice-président de Sony Kazuo Hirai lors d'une présentation au salon mondial de l'électronique grand public, qui devait refermer ses portes vendredi à Las Vegas.

Même le fabricant culte des tablettes iPad et des iPhone devrait contribuer prochainement au mouvement, avec une remise à plat de son système Apple TV, resté de longues années une activité très acessoire pour le groupe californien.

À La Vegas, Samsung, Sony, et LG sont quelques-uns de géants du secteur à avoir présenté leurs nouveaux écrans reliés à internet, tandis que de nombreuses autres entreprises, petites et grandes, parient déjà sur l'invasion du salon par des «téléviseurs intelligents». Selon les organisateurs du CES, plus de la moitié des téléviseurs qui se vendront cette année aux États-Unis seront dotés d'un accès à internet.

LG fait partie du groupe d'industriels ayant décidé de participer à l'expérience de la Google TV, un système lancé en 2010 qui utilise des programmes Google pour transposer la navigation et la consultation d'internet sur la télévision.

«Nous pensons que nous disposons de formidables technologies qui pourraient aider la Google TV à devenir populaire», déclare le directeur des technologies chez LG Electronics, Scott Ahn, évoquant un parternarait «solide et de long terme» avec le groupe californien.

C'est le portail internet Yahoo! qui avait lancé le mouvement il y a trois ans, avec des «widgets» (gadgets internet), c'est à dire des minimodules à télécharger sur les télévisions pour les connecter à internet, à la façon des applications sur des appareils portables.

Il s'est vendu plus de huit millions de télévisions utilisant les programmes Yahoo!, et avec l'amélioration des technologies les ventes s'accélérent, assure Russell Schafer un des principaux responsables de Yahoo! Connected TV.

«La prochaine étape, cela sera vraiment lié à (...) la fourniture de programmes pertinents», explique-t-il à l'AFP.

Au CES des entreprises en démarrage comme Frequency et Shodogg ont tenté de se faire connaître en aidant les internautes à découvrir, trier ou faire partager l'offre vertigineuse de vidéos en ligne.

Frequency, une société basée à Los Angeles, a ainsi lancé des versions pour iPad et pour navigateur classique d'une service qui permet de passer en revue les programmes disponibles selon les centres d'intérêt de l'internaute.

«Cela revient à un guide télé personnalisé», a expliqué le patron de Frequency Blair Harrison, qui a indiqué que le programme devrait être préinstallé dans des téléviseurs Samsung dès cette année.

«Quand je rentre à la maison, je voudrais allumer la télévision et qu'elle me dise "Bonjour Blair, voilà ce que tu aimerais regarder'" dit-il, «je ne veux pas qu'elle me dise la chaîne sur laquelle je l'ai éteinte la dernière fois, comme c'est le cas actuellement».

La société new-yorkaise Shodogg a lancé pour sa part un service qui permet de «rechercher, relancer, partager» des vidéos en ligne, sans fil et entre divers types d'appareils, d'une télévision connectée à des tablettes ou des téléphones.

«On peut regarder une vidéo à la maison, la repousser sur un portable et finir de la regarder dans le métro», explique un dirigeant de Shodogg, Rajiv Lulla.

«Si on veut transmettre le programme aux enfants qui sont dans une pièce voisine, ou à une grand-mère qui vit en Inde, c'est possible aussi, tant que les appareils sont connectés», ajoute-t-il.

Shodogg est une application gratuite, financée via la publicité qui accompagne les vidéos qu'elle fait cheminer.