Si les douaniers américains n'ont pas toujours bonne réputation au Québec, un Montréalais a prouvé qu'ils pouvaient parfois faire preuve de clémence. Martin Reisch soutient qu'un douanier américain l'a laissé franchir le 49e parallèle après n'avoir présenté qu'une copie numérisée de son passeport sur une tablette électronique.

Le Montréalais affirme qu'il se trouvait à environ une demi-heure de route de la frontière du Vermont, la semaine dernière, lorsqu'il a réalisé qu'il avait oublié son passeport à la maison.

Il s'est alors rappelé qu'il possédait une version numérisée de son passeport sur son iPad.

«Je me suis dit que j'allais essayer et qu'au pire, je rentrerais chez moi», a-t-il dit mardi.

M. Reisch a raconté que l'agent frontalier semblait quelque peu ennuyé en acceptant le iPad qu'il lui tendait. Mais le douanier a tout de même vérifié son identité, puis lui a laissé la voie libre sans oublier de lui souhaiter de Joyeuses Fêtes.

«Il a été très gentil», a dit M. Reisch. «Je pense que ça s'explique par le fait que c'était la période des Fêtes et que je semblais être une assez bonne personne.»

Le département américain responsable de la protection des frontières indique aux voyageurs canadiens qu'il accepte différents documents pour entrer aux États-Unis par voie terrestre, dont un passeport, un permis de conduire bonifié ou une carte Nexus pour voyageurs fréquents. Toutefois, la liste ne fait aucune allusion au sujet des fac-similés, comme les photocopies ou les copies numérisées.

Un porte-parole du département n'a pas immédiatement précisé si ses employés acceptaient de façon régulière des copies numérisées de passeports.

Selon Heather Nicol, une experte en sécurité frontalière de l'université de Trent, l'expérience de M. Reisch est une parmi de nombreuses exceptions que l'on retrouve aux frontières américaines.

«Cela suggère que le processus de standardisation est un peu un comme un jeu de hasard. On nous dit que ce n'est pas une question d'individu, mais de données. Mais parfois, l'expérience est individuelle.»

Selon elle, la personnalité et l'expérience de l'agent aux douanes, ainsi que l'état du trafic, peuvent jouer un rôle.

«C'est inhabituel, mais ce n'est pas du jamais vu.»

De son côté, le député néo-démocrate Brian Masse, qui représente la ville frontalière de Windsor, affirme n'avoir jamais entendu parler d'un cas comme celui-ci en dix ans d'expérience sur les questions frontalières.

M. Masse a observé qu'il est intéressant de voir que M. Reisch a réussi à traverser la frontière avec tant de facilité alors que plusieurs Canadiens font face à des embûches en ayant recours à des systèmes comme Nexus.

«Je crois que cet homme a juste été chanceux», a-t-il lancé.

Martin Reisch a ajouté qu'il a également utilisé son iPad avec succès pour rentrer au bercail après avoir passé la journée au Vermont avec des amis.

Interrogée à ce sujet mardi, une porte-parole de l'Agence frontalière canadienne s'est refusée à tout commentaire et a suggéré d'adresser les questions aux douanes américaines.