Malgré l'insuccès tant critique que populaire de la télé et de la cinématographie 3D au fil des trois dernières années, la prochaine génération de cette technologie sera si efficace qu'elle paraîtra aussi naturelle que la télé en couleur, assure le réalisateur hollywoodien James Cameron.

Il faut dire que Cameron est un des plus fervents promoteurs de cette technologie, travaillant sur son développement depuis plus d'une vingtaine d'années. Malgré la tiédeur des consommateurs face à la stéréoscopie, il affiche un optimisme inébranlable, prédisant que d'ici cinq ans, la 3D en direct sera aussi banale aux yeux des téléspectateurs que la couleur.

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«Tous les indicateurs semblent pointer dans cette direction», assure le réalisateur d'Avatar, le plus gros succès du box-office à ce jour, ce qui en a également fait la plus imposante vitrine pour la cinématographie en stéréoscopie. Pour visionner cette production largement faite à partir d'images de synthèse, il faut évidemment porter des lunettes stéréoscopiques. Elles aident à reproduire l'effet de profondeur en départageant les images destinées à l'oeil gauche et celles destinées à l'oeil droit.

Ces lunettes ne sont pas étrangères à la réception plutôt tiède des films en 3D. Plusieurs les associent à un sentiment de nausée et à des maux de tête. Cameron, qui bosse sur le développement d'équipement de production d'images stéréoscopiques, assure que ça ne signifie pas la fin de cette technologie pour autant.

En fait, le réalisateur a mis au point sa propre gamme de caméras stéréoscopiques, conçues pour satisfaire les besoins de producteurs de films comme ceux des télédiffuseurs, et plus particulièrement, ceux qui diffusent du contenu sportif.

En fait, en entrevue avec l'agence américaine Bloomberg, Cameron assure qu'il génère la moitié de ses revenus de ventes faites aux producteurs d'émissions de télé. L'idée de diffuser des événements sportifs en 3D en direct n'est pas nouvelle, mais jusqu'ici, la technique était trop coûteuse pour réellement valoir la peine.

En jumelant la captation en deux et en trois dimensions dans la même caméra, le réalisateur-entrepreneur espère ainsi réduire les coûts à un point où il sera aussi abordable de produire en une émission de télé en 3D que ce l'est en format conventionnel.

Reste à régler le cas des lunettes, ce que les fabricants de téléviseurs tentent désespérément de faire. Déjà, de grandes marques comme Toshiba et Sony planchent sur des appareils autostéréoscopiques (sans lunettes), mais rien de tout cela n'est prévu pour une mise en marché dans un avenir prévisible.

Photo: AP

Les lunettes stéréoscopiques ne sont pas étrangères à la réception plutôt tiède des films en 3D. Plusieurs les associent à un sentiment de nausée et à des maux de tête.