Le PDG de Sony, Howard Stringer, a indiqué jeudi qu'il comptait continuer à mener le redressement de la société, touchée par une année calamiteuse qui, a-t-il assuré, aurait pu être bénéficiaire en l'absence d'une série de coups du sort.

«Non, je ne quitte pas le poste», a-t-il dit lors d'une conférence organisée à New York par le Wall Street Journal et le cabinet de consultants Boston Consulting Group.

Et «oui», il a l'intention de piloter cette période de transition: «je suis prêt à mener ce combat». «Cette année serait un défi pour presque n'importe quel patron».

Pour justifier les mauvais résultats du groupe, il a évalué à «environ 3 milliards de dollars» les coûts additionnés du tremblement de terre et du tsunami japonais, de l'envolée du yen, du piratage du réseau de jeux en ligne PlayStation et des inondations en Thaïlande.

Or Sony a annoncé la semaine dernière qu'il comptait terminer l'année sur une perte nette de 90 milliards de yens, soit 1,15 milliard de dollars.

«On peut probablement compter (un coût) de 1 à 1,3 milliard pour le séisme, 200 ou 300 000 pour le piratage, 800 000 pour (la Thaïlande), 600 000 à un milliard pour le yen: donc on peut arriver à 3 milliards» de coûts dus à des facteurs incontrôlables, a assuré M. Stringer.

Faisant référence à un fameux discours de la reine d'Angleterre en 1992, M. Stringer a rappelé qu'Elizabeth II avait évoqué avoir passé un «annus horribilis». «Je compatis», a-t-il dit.

Evoquant particulièrement les inondations en cours en Thaïlande, M. Stringer a déploré qu'elles perturbent les ventes de Noël: «nous ne sommes pas sur marché. Nous avons des appareils photos qui sont nos appareils les mieux vendus, ils ont beaucoup de succès, et les livraisons vont être vraiment difficiles, et les concurrents vont livrer des appareils contre nous».

Il a toutefois promis que Sony préparait son retour avec un système totalement intégré entre ses contenus (film, musique, jeux, télévision) et ses appareils (téléviseurs, téléphones, ordinateurs, consoles etc.), prenant l'environnement Apple pour modèle.

«Ce que le public veut vraiment, c'est des films, de la musique, de la télévision et des jeux vidéos, et nous avons ces quatre choses, et une fois que tous les appareils Sony seront connectés, de façon aussi fluide qu'(avec) iTunes, le Sony Entertainment Network pourra fournir des contenus de façon globale comme aucune autre compagnie ne peut le faire, parce que nous touchons plus de gens que toute autre compagnie au monde», avec la quantité d'appareils estampillés Sony dans le monde, a assuré M. Stringer.

Il a notamment affirmé qu'il y aurait «350 millions d'appareils connectés» Sony dans le monde «d'ici à la fin de l'an prochain».