Le studio français Circus, spécialisé dans les effets visuels numériques pour le cinéma et la télévision, a demandé jeudi à la justice d'interdire au géant américain Apple d'utiliser le nom «Lion» pour un logiciel dont Circus clame avoir les droits en France.

Le groupe informatique américain Apple a lancé le 20 juillet son nouveau système d'exploitation pour ordinateurs baptisé Lion.

Or Circus dit avoir déposé la marque Lion en avril 2010 auprès de l'Institut national de la propriété industrielle (Inpi), «soit bien avant qu'Apple ne revendique ce nom et ne communique son intention de l'utiliser pour désigner son dernier système (d'exploitation) OSX», affirmait en juillet un communiqué de la petite société annonçant qu'elle assignait Apple en justice.

«La société Circus travaille actuellement au développement d'une gamme de logiciels d'art visuel baptisés de noms d'animaux. Lion devait constituer la colonne vertébrale de toute cette gamme», a plaidé devant le juge des référés, Me Julien Sandrin, avocat de Circus.

«Circus ne pourra plus sortir un logiciel dénommé Lion. Tout le plan de développement de la jeune société est réduit à néant», a-t-il affirmé.

Des arguments battus en brèche par la défense d'Apple : «l'activité des deux sociétés n'est pas la même. Apple crée et vend des logiciels tandis que Circus fait de la création graphique. Il n'y a pas de risque de confusion», a répliqué Me Gérard Lamoureux.

Selon l'avocat, «tout le discours de Circus repose sur du conditionnel consistant à dire : +Je vais peut-être, dans deux ans, vendre un logiciel dénommé Lion+».

Par ailleurs, a-t-il défendu, «Circus, qui travaille dans le domaine du graphisme et utilise certainement du matériel Apple, ne pouvait ignorer que la société sort depuis plusieurs années des logiciels aux noms de félin et que des informations circulaient depuis 2005 disant que Lion serait l'appellation du nouveau produit».

Pour Me Lamoureux, il n'y a «aucune atteinte à la marque» et une «disproportion évidente entre la demande d'interdiction et la supputation d'utilisation future» du nom dont fait état Circus.

Circus, qui emploie une quinzaine de personnes à Montrouge (Hauts-de-Seine), a également demandé le versement par la firme à la pomme d'une provision de 200 000 euros.

Le juge rendra sa décision le 6 octobre