Transports Québec verse 4,5 millions de dollars à Cogeco pour Radio-Circulation, mais on peut se demander si cet argent n'aurait pas pu servir à mettre en place un véritable système d'aide à la conduite à l'heure de pointe - et, du coup, épargner un bien triste sort à la plus vieille antenne radiophonique francophone au monde.

En fait, quelques petits accessoires tout simples peuvent déjà transformer une automobile en véritable poste d'information sur la circulation, qui plus est en temps réel. Ces accessoires peuvent aller d'un adaptateur pour système de navigation GPS, qu'il soit de marque Tom-tom, Garmin ou autre, à un téléphone mobile permettant de consulter des services web comme ZoneCone.ca, qui affiche sur une carte routière les zones de travaux dans la grande région métropolitaine.

En plus de la radio AM, Transports Québec publie l'état des routes sur Québec511.info. Les autres technologies d'infocirculation relèvent de la division R&D du Ministère, et il n'y a pas de date précise de mise en service.

Ces autres moyens comprennent notamment l'envoi de données par ondes FM au moyen d'un système appelé RDS. En Amérique du Nord, cette technologie est active dans quelque 80 régions métropolitaines et semble assez précise. On n'a qu'à visiter Google Maps pour en avoir la preuve. Transports Québec utilise lui-même ce service pour alimenter la portion montréalaise de Québec 511.

À Montréal, Gatineau, Ottawa, Toronto et Vancouver, donc, les sociétés Tele Atlas et Navteq ont mis en place des capteurs fixes et des caméras qui relaient en direct sur les ondes FM l'état des routes à leurs abonnés. Ceux-ci captent ce signal à l'aide d'un système de navigation compatible. Ces systèmes peuvent dès lors proposer un itinéraire de rechange afin d'éviter les bouchons.

Certains véhicules neufs munis de leur propre système d'aide à la navigation reçoivent déjà l'information tirée de ce service, ce qui leur permet d'avertir le conducteur d'un ralentissement, d'un accident ou d'un bouchon.

En Europe, sur l'Autobahn allemande, notamment, un service similaire existe depuis au moins 10 ans. Comme les accidents surviennent parfois à 200 km/h sur cette autoroute, savoir quand ralentir sauve des vies. À noter d'ailleurs que, si cette technologie est accessible contre abonnement payant en Amérique du Nord, dans plusieurs régions du globe, c'est un service public gratuit.

Chez nous, d'autres services sont un peu moins raffinés, mais sont tout aussi instantanés: on pense à ces applications qui relaient le signal vidéo des caméras posées en bordure des artères vitales du réseau routier québécois.

Comme les spécialistes de l'information routière qui peuplent nos charmantes ondes radiophoniques se branchent eux-mêmes à ce réseau de caméras, on obtient l'information sensiblement en même temps qu'eux.

N'en déplaise à ces experts du parechoc-à-parechoc, le conducteur qui reçoit uniquement l'information liée à son trajet de façon automatisée a tout loisir de choisir, pour l'information ou le divertissement, une source qui sera un peu moins répétitive...

s Pour joindre notre journaliste: alain.mckenna @lapresse.ca