Le salon de l'électronique grand public IFA de Berlin, ouvert à la presse mercredi, va être le théâtre d'une bataille entre fabricants de tablettes numériques, qui espèrent grignoter des parts de marché au déjà culte iPad d'Apple.

Les craintes d'une récession n'ont pas atteint la capitale allemande, où les organisateurs ont fait part mercredi lors de la conférence de presse d'ouverture d'une progression de 4% de la surface d'exposition et de 1% du nombre d'exposants, à 1441.

L'an dernier l'IFA, qui ouvre au grand public vendredi et durera jusqu'au 7 septembre, avait attiré 235 000 visiteurs.

Une fois de plus l'ombre d'Apple planera sur cette foire en pleine expansion, souvent décrite comme la réplique européenne du grand salon Consumer Electronics Show de Las Vegas.

L'entreprise à la pomme, qui par principe boude les salons au profit d'expos maison de lancement de ses produits, sera pourtant présente dans tous les esprits.

Selon l'expert Jeff Orr, de la société spécialisée ABI Research, les tablettes équipées du système d'exploitation concurrent d'Apple, l'Androïd du géant américain Google, ont certes déjà réussi à grignoter 20% du marché mais «aucun concurrent ne sort du lot au point de devenir une menace sérieuse».

Un avis que ne partage pas tout à fait Sascha Pallenberg, du site internet spécialisé Netbooknews.

L'iPad a «des années d'avance en termes de contenu» avec ses multiples applications ou sa boutique de musique en ligne iTunes, et Apple «devrait rester la référence en termes de design» malgré le retrait de son patron Steve Jobs, dont seuls «quelques milliers de fans» se sentent orphelins, reconnaît-il.

«Mais le tableau a changé ces derniers mois», surtout en Asie où l'iPad est loin d'être aussi dominant, explique-t-il à l'AFP, en évoquant notamment des modèles chinois «en vente pour seulement 70 euros».

M. Pallenberg estime qu'à la fin de l'année 2012, le nombre de tablettes équipées d'Androïd aura dépassé en termes de ventes l'iPad.

Une échéance trop lointaine pour certains grands noms comme Hewlett Packard, qui a décidé de ne plus en produire

Les fabricants asiatiques, eux, s'accrochent: le japonais Sony pourrait annoncer mercredi une date de commercialisation en Europe pour ses deux tablettes, dont l'une pliable.

Un autre rendez-vous important sera jeudi la présentation de Samsung, attaqué sur tous les continents par Apple qui l'accuse de copie illégale et frappé d'un interdit de vente en Allemagne.

Selon le fabricant, cette interdiction ne devrait toutefois rien changer aux annonces prévues lors de l'IFA. Les médias et sites internet spécialisés spéculent sur le lancement par Samsung d'une tablette de petit format.

Des nouveautés sont espérées aussi de la part de Toshiba ou encore HTC.

Les représentants du secteur «low cost» du marché des tablettes, comme le français Archos, dont la gamme commence à moins de 200 euros, contre un prix d'entrée d'environ 500 euros pour l'iPad, seront également très suivis.

Le marché des tablettes «à bas prix» pourrait aussi voir l'arrivée d'un poids lourd avec Medion, fabricant maison d'électronique pour les supermarchés discount allemand Aldi. M. Pallenberg s'attend à ce qu'il dévoile à Berlin une tablette de petit format (7 pouces, contre 10 pour l'iPad).

Au-delà des tablettes, téléphones multifonctions, écrans 3D et autres gadgets, un point fort de l'IFA sera une vidéoconférence du fondateur de Wikileaks Julian Assange, annoncée pour le 6 septembre.

Le site a été accusé par Washington de mettre des vies en danger après la publication de milliers de nouvelles notes diplomatiques où figurent des noms de sources.