Sentant probablement le besoin de brouiller la soupe, un analyste américain jurant avoir prédit le rachat de Motorola Mobility par Google a affirmé hier que Microsoft pourrait être tentée de surenchérir, histoire de donner un coup fatal à la plateforme Android.

Ce serait d'autant plus facile que selon Kevin Smithen, analyste pour la firme Macquarie USA, l'acquisition des actifs désirés de Motorola ne coûtera probablement que 5,3 milliards de dollars à Google. Celle-ci n'aura qu'à empocher l'encaisse de 3,2 milliards et à vendre la lucrative division des solutions pour la maison (incluant les terminaux pour télé numérique) à un tiers, afin de ne conserver que les 17 000 brevets et la division d'appareils mobiles Android, qui génère tout de même des revenus annuels de l'ordre de 9,7 milliards.

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L'analyste ajoute par ailleurs que Google pourrait ne vouloir conserver que les brevets, pouvant alors vendre la division fabriquant des appareils à un autre fabricant, comme la société chinoise Huawei, soucieux de percer un marché nord-américain bien connu de Motorola.

Vu de Redmond, siège social de Microsoft, contrecarrer cette transaction serait une tactique particulièrement efficace dans sa stratégie d'ensemble, qui vise à élargir la clientèle de Windows Phone au détriment d'Android. « Si Microsoft mettait la main sur la propriété intellectuelle de Motorola, le camp Android serait encore plus en retard dans la guerre de brevets qui se dessine à l'horizon », a résumé l'analyste dans une note diffusée hier.

Celui-ci estime que même s'il proposait un montant supérieur à celui proposé par Google à Motorola, ça reviendrait moins cher que de procéder à l'acquisition d'un autre fabricant, comme Nokia ou Research in Motion. Naturellement, personne chez Google, Microsoft ou même Motorola n'ose commenter cette suggestion de l'analyste américain.

Si tout se passe sans tracas, la transaction conclue entre Google et Motorola Mobility sera bouclée tôt en 2012.