Il suffit d'entrer dans les locaux d'une entreprise en démarrage ou dans un département d'informatique pour constater que les femmes sont encore sous-représentées dans ce domaine.

Janina Szkut fait figure d'exception. «Je travaille toujours avec des gars», dit la programmeuse de 27 ans.

Parce qu'elle «a toujours été intéressée à voir plus de femmes dans le domaine technologique», la jeune femme a décidé d'implanter à Montréal une idée qui a déjà fait ses preuves dans quelques villes américaines.

À son invitation, environ 70 personnes se sont réunies au début du mois de mai pour assister à un cours d'introduction au langage de programmation Python. Mais le cours avait ceci de bien particulier: pour y participer, il fallait être une femme ou avoir reçu une invitation spéciale.

«Je fais partie d'un groupe qui s'appelle Python Montréal et je suis la seule femme à aller aux rencontres. On se disait avec les gars qu'il serait intéressant que davantage de femmes s'impliquent dans la communauté», explique Janina Szkut.

Tous n'ont pas eu l'initiation à la programmation reçue par Janina Szkut. Enfant, elle en a appris les rudiments grâce à son père, ingénieur. «Il y a toujours eu un ordinateur dans notre maison», dit-elle. Un cours de programmation à l'université lui a donné la piqûre: elle s'est inscrite en informatique à l'Université McGill.

Elle croit que l'absence de femmes dans la profession est surtout due à une mauvaise perception.

«Les gens ne pensent pas que c'est cool d'être en programmation. J'ai rencontré des filles que ça intéressait, mais qui pensaient que ça ne concernait que des gens qui passent leur temps dans leur sous-sol», dit Janina Szkut.

Cette perception a tendance à changer, croit-elle toutefois. «Il y a 20 ans, les programmeurs faisaient des logiciels de comptabilité. Maintenant on peut faire des tonnes de choses», dit la jeune femme, qui travaille pour deux entreprises en démarrage.

Janina Szkut aimerait bien voir davantage de femmes chez les programmeurs. La réaction enthousiaste reçue à sa première formation Python «pour femmes seulement» l'encourage. Une suite est déjà envisagée.

mmorasse@lapresse.ca