L'ancien PDG de Sony considéré comme le père du Compact Disc, Norio Ohga, est mort samedi à l'âge de 81 ans, a annoncé dimanche le géant japonais de l'électronique et des loisirs.

Cet ancien étudiant en musicologie a dirigé l'entreprise de 1982 à 1995, conduisant le fabricant d'électronique à s'étendre dans l'industrie de la musique, du cinéma et du jeu.

Il est décédé d'une défaillance de plusieurs organes, a précisé Sony dans un communiqué.

«Il n'est pas exagéré d'attribuer au talent visionnaire de M. Ohga l'évolution de Sony au-delà de l'audiovisuel, vers la musique, le film et le jeu, c'est-à-dire sa transformation en une entreprise pionnière dans l'industrie du loisir», a expliqué l'actuel PDG du groupe, Howard Stringer.

L'histoire commune de Norio Ohga et Sony remonte à 1953, lorsque cet étudiant en musicologie à l'Université nationale de Tokyo est recruté comme consultant par les fondateurs de Sony, Masaru Ibuka et Akio Morita. Il se consacre entièrement à l'entreprise à partir de 1959 et en devient l'un des principaux responsables.

Sous son entremise, Sony développe le Compact Disc en partenariat avec le groupe Philips et commercialise le premier CD en 1982.

Ce passionné de musique classique et chanteur baryton prend une part décisive dans la définition du format du CD, insistant pour que ce disque de modèle réduit, d'un diamètre de 12 cm, puisse enregistrer suffisamment de données pour contenir à lui seul la Neuvième Symphonie de Beethoven.

Norio Ohga avait auparavant conduit les négociations entre Sony et CBS, qui ont entraîné la création de CBS/Sony Records, devenue depuis Sony Music Entertainment.

Sa décision d'acheter la société de production de cinéma Columbia Pictures en 1989 a définitivement fait de Sony un grand du secteur des loisirs.

C'est aussi sous sa présidence qu'aété lancée Sony Computer Entertainment, la branche jeu vidéo de l'entreprise, créatrice quelques années plus tard de la PlayStation au brillant succès commercial.

Norio Ohga a également dessiné le logo de Sony, insistant sur le fait que ces quatre lettres constituaient le bien le plus précieux de la marque.

Après son départ de la direction exécutive du groupe, il a, tout en gardant des fonctions honorifiques chez Sony, occupé des postes importants au sein de la puissante fédération patronale nippone, le Nippon Keidanren, et à la Chambre de commerce et d'Industrie de Tokyo.

Il a reçu en 2001 le grand cordon de l'Ordre du trésor sacré, l'une des plus hautes distinctions au Japon, et a été décoré dans plusieurs pays, notamment en Allemagne, Italie et Autriche, et de la prestigieuse Légion d'honneur en France

Sony a précisé qu'elle organiserait une cérémonie en l'honneur de son ex-PDG.