Petite start-up française d'une vingtaine de salariés, Withings a réussi à placer dans les rayons du géant américain Apple son produit phare, un pèse-personne «Wi-Fi» qui illustre l'engouement pour la «santé électronique» et plus largement pour les objets communicants.

Cette balance au design épuré, qui se connecte en Wi-Fi, enregistre les données corporelles de chaque personne et les traduit en courbes - poids, masse graisseuse, masse maigre, indice de masse corporelle - consultables via une application iPhone et sur les smartphones fonctionnant sous Android, le logiciel de Google.

«On parle beaucoup de "santé mobile", c'est un marché qui est en train d'exploser car on sort des domaines traditionnels de la santé. C'est d'ailleurs assez surprenant d'acheter un pèse-personne dans un magasin Apple!», souligne Cédric Hutchings, cofondateur et directeur général de Withings, dans un entretien avec l'AFP.

La balance - commercialisée au prix de 159 dollars - est vendue depuis une dizaine de jours dans quelque 250 magasins Apple aux États-Unis et au Canada, ainsi que sur le site américain de la marque à la pomme. Elle est également disponible en France dans les magasins Fnac depuis une semaine.

Jusqu'ici, elle n'était vendue que sur internet.

«En fournissant les moyens d'un suivi simple et permanent de son poids, et en le restituant de manière claire via des courbes consultables à tout moment, on génère des changements de comportement et notamment la possibilité de prendre des micro-décisions», indique Cédric Hutchings.

Ainsi, «ce n'est pas la décision prise (de maigrir, NDLR) au 1er janvier qui donne des résultats : elle ne va tenir que deux ou trois mois. Ce sont finalement les petits efforts, mais multiples, qui sont les garants d'une bonne santé et d'un changement», selon lui.

«Prendre soin de soi est une tendance forte, et nous avons autant d'utilisateurs hommes que femmes», expliquait récemment à l'AFP le PDG de Withings, Eric Carreel.

Parmi les options proposées, le «e-coaching» : 30 millions d'utilisateurs de la balance reçoivent des conseils en ligne en fonction de leur profil et de leur évolution, un «phénomène de masse qui annonce une révolution de l'e-santé», juge Withings.

On peut également «demander à ce que son poids soit "twitté" à ses amis et ainsi bénéficier d'encouragements», ajoute Eric Carreel.

L'idée de Withings, créée en 2008 par trois associés, «est de revisiter des objets qui existent déjà et de les connecter pour enrichir et amplifier leurs fonctions. Le client ne veut pas de complexité supplémentaire mais des services plus simples», résume le PDG.

La société va également commercialiser d'ici deux semaines en Europe, et d'ici l'été aux États-Unis, un tensiomètre : branché sur les iPhone/iPod/iPad d'Apple, il permet d'avoir une lecture facile de sa propre tension artérielle mais également de communiquer les données à son médecin traitant.

Cet appareil a d'ailleurs remporté un prix de l'innovation au Salon de l'électronique grand public de Las Vegas en janvier dernier, grand-messe annuelle de la technologie mondiale.

Dans une veine plus familiale, la société compte lancer à l'automne un «Babyphone» sans fil connecté aux appareils d'Apple.

Ce petit boîtier blanc permettra non seulement de vérifier avec liaison audio et vidéo ce qu'il se passe dans la chambre de l'enfant, mais aussi d'allumer à distance une veilleuse, de diffuser une berceuse, ou encore de garder un historique du comportement nocturne de l'enfant.