Le nouvel iPad d'Apple est arrivé vendredi dans les magasins aux États-Unis, au moment où le géant des produits électroniques tentait de conserver son avance sur le marché des tablettes informatiques à écran tactile.

Apple a commencé dans la nuit à prendre des commandes par internet pour l'appareil, dévoilé par le PDG Steve Jobs la semaine dernière, et il était disponible dans les 236 magasins du fabricant aux États-Unis depuis 17h.

L'iPad 2, un tiers plus mince, près de 15% plus léger et plus rapide que le modèle initial lancé en avril dernier, et doté d'une caméra frontale et arrière, sera en vente dans une vingtaine de pays à partir du 25 mars.

À New York, environ 150 personnes faisaient la queue vendredi à la mi-journée devant l'Apple Store de la Cinquième Avenue, beaucoup ayant passé la nuit sur place sous une pluie battante, équipés de chaises et parapluies.

Nombre d'entre eux étaient des étrangers qui ne pourront pas acheter la fameuse tablette dans leur pays avant de longs mois.

Mingda Zhong, 18 ans, étudiant chinois, explique que la première version de l'iPad est encore difficile à trouver dans son pays. Il veut utiliser l'iPad 2 pendant ses cours: «je ne veux pas prendre mon ordinateur portable, c'est trop lourd».

À San Francisco aussi, la queue pour entrer dans l'Apple Store faisait le tour du pâté de maisons. Beaucoup de gens tuaient le temps avec leur ordinateurs portables MacBooks ou avec ... leur iPad première génération.

Joshua Leavitt est arrivé à 4h du matin pour acheter un iPad 2 pour un autre... Mais il est payé pour ça. Il travaille pour une agence de services à la personne, et il gagne 80 $ pour faire la queue, acheter la tablette et la livrer à son propriétaire.

Avec lui dans la queue, d'autres sont là pour expédier les tout premiers iPad 2 à travers la planète à quelques aficionados qui ne supportent pas l'idée d'attendre encore quelques mois l'arrivée du produit chez eux.

L'iPad 2 est vendu au même prix que le premier modèle, soit de 499 $ pour une version 16 gigaoctets à 829 $ pour le modèle haut de gamme de 64 gigaoctets, globalement moins cher que les concurrents Galaxy de Samsung et Xoom de Motorola.

Apple a vendu 15 millions d'iPad l'an dernier, générant 10 milliards $ de recettes et établissant les tablettes comme une nouvelle catégorie de produits électroniques grand public, là où les modèles préexistants n'avaient qu'une audience confidentielle.

Des dizaines de fabricants informatiques lui ont emboîté le pas, la plupart s'appuyant sur le système d'exploitation Android de Google, mais à l'exception du Galaxy du Sud-Coréen Samsung, ils ne connaissent pour l'instant qu'un succès mitigé.

Le cabinet d'analyses technologiques Gartner prévoit que 55 millions de tablettes seront vendues dans le monde cette année et son concurrent Forrester estime qu'Apple ne devrait pas être inquiété pour l'instant.

«Nous nous attendons à ce qu'Apple domine au moins 80% du marché américain des tablettes en 2011», estime Forrester.

David Pogue, l'influent chroniqueur technologique du New York Times, a critiqué comme son homologue du Wall Street Journal l'impossibilité de regarder des vidéos fonctionnant avec le logiciel Adobe Flash, très populaire sur le web.

Il juge toutefois que l'appareil devrait «toujours dominer le marché, car il tient déjà la corde sur les plus importants critères: finesse, poids, intégration, beauté, et applications».

Plus de 65 000 applications ont été créées pour l'iPad, contre seulement une centaine pour les tablettes sous système Android.