Des travailleurs chinois ont écrit à Apple pour lui demander de l'aide supplémentaire après qu'ils aient été blessés en fabriquant des écrans tactiles pour les iPhone et iPad.

Dans son rapport annuel qui détaille les conditions de travail chez ses sous-traitants, l'entreprise californienne a reconnu que 137 travailleurs d'une usine de l'entreprise Wintek ont été intoxiqués à la suite d'une exposition à la substance chimique n-hexane, qui servait à nettoyer les écrans tactiles.

Le sous-traitant taiwanais affirme qu'il utilisait ce solvant depuis deux ans parce qu'il s'évapore plus rapidement que l'alcool, accélérant ainsi la production d'écrans.

Des travailleurs se seraient plaints d'engourdissements, de faiblesse et de maux de tête. Certains employés auraient eu de la difficulté à monter des escaliers ou à faire des gestes simples, comme attacher des boutons.

«Nous avons demandé à Wintek de cesser d'utiliser le n-hexane et de donner des preuves qu'ils ont retiré ce produit de leur ligne de production», écrit Apple dans son rapport. L'entreprise californienne aurait également demandé à Wintek d'assurer une meilleure aération de son usine chinoise.

Selon le New York Times, qui dit avoir interviewé une douzaine d'employés affectés par le produit, ceux-ci n'auraient jamais eu de nouvelles d'Apple. Wintek leur aurait même demandé de démissionner et d'accepter un montant d'argent la libérant de toute poursuite éventuelle.

Wintek réfute ces accusations.

Dans une lettre envoyée au PDG d'Apple Steve Jobs, cinq employés affirment que la substance est «un tueur, un tueur qui frappe de manière invisible». Apple n'a pas émis de commentaire sur cette lettre.

Cette histoire rappelle les suicides survenus au cours des dernières années chez Foxconn, un autre sous-traitant chinois d'Apple. Au total, 13 employés se seraient suicidés en raison des conditions de travail difficiles.

Dans son rapport publié la semaine dernière, Apple affirme avoir été «profondément attristé» par ces morts et assure que des spécialistes de la prévention du suicide ont été embauchés par Foxconn pour améliorer les conditions de travail.

Avec le New York Times, Reuters et BBC