Le New York Times publiera lundi prochain un livre électronique sur WikiLeaks, avec 27 nouveaux documents confidentiels, ainsi qu'un recueil de ceux qu'il a déjà publiés, un portrait du fondateur du site internet Julian Assange et plusieurs essais.

Le livre, intitulé Open Secrets: WikiLeaks, War and American Diplomacy (Secrets révélés: WikiLeaks, la guerre et la diplomatie américaine) raconte les relations houleuses du quotidien avec M. Assange.

Il doit notamment contenir un portrait du jeune soldat Bradley Manning, soupçonné d'avoir été la source de M. Assange. Arrêté en mai 2010, il est soupçonné de «transfert de documents classés» confidentiels «à une source non autorisée».

Le livre contiendra également un essai du directeur de la publication du quotidien Bill Keller, dont un extrait a été publié en ligne dès jeudi, avant sa parution dans le supplément dominical New York Times Magazine. Il y est relaté «comment le Times en est venu à publier ces documents, (et) pourquoi il a choisi de le faire, en racontant le rôle essentiel joué par le journal pour faire sortir l'histoire de WikiLeaks».

Dans un message posté sur Twitter, WikiLeaks a toutefois reproché au New York Times de s'être livré à «une calomnie se donnant le beau rôle. Les faits sont faux du début à la fin. Jour sombre pour le journalisme américain».

M. Keller raconte notamment comment il a été contacté par le rédacteur en chef du Guardian britannique, Alan Rusbridger, qui avait convaincu en juin M. Assange d'associer le quotidien new-yorkais à la publication de documents militaires sur l'Irak et l'Afghanistan obtenus par WikiLeaks.

Evoquant les difficultés pratiques pour traiter un vaste trésor de documents secrets, les trier et les analyser, M. Keller précise que, «si cela n'était pas encore assez compliqué, le projet impliquait en outre une source fuyante, manipulatrice et volatile», ainsi que «des responsables gouvernementaux qui parfois nous semblaient ne pas pouvoir décider entre discuter avec nous ou nous arrêter».

M. Keller a précisé que M. Assange n'avait jamais révélé qui était la source des documents, et qu'il n'avait jamais réclamé que le journal «signe quoi que ce soit ou paie quoi que ce soit».

«Nous avons tout du long considéré Assange comme une source, et non comme un partenaire ou un collaborateur, mais de toute évidence c'était un homme qui poursuivait ses propres objectifs»: d'après M. Keller il «méprise ouvertement le gouvernement américain, et il est certain d'être un homme traqué».

Avec le temps, les relations du quotidien avec lui sont devenues «hostiles», surtout après la publication d'un portrait peu flatteur en octobre.

Enfin M. Keller raconte par le menu tous les efforts menés par le quotidien pour expurger des documents publiés toute référence pouvant mettre en danger des personnes citées, parfois avec l'aide de responsables américains.

Enfin il assure qu'il est prêt à s'opposer à toute tentative de poursuivre M. Assange pour la publication de ces documents, au nom de la liberté d'expression.

«Je ne considère pas Assange comme un partenaire, et j'hésiterais à qualifier de journalisme ce que fait Wikileaks, mais il est glaçant d'envisager que le gouvernement puisse poursuivre WikiLeaks pour la publication de secrets», écrit-il.

Le livre numérique devrait être disponible «chez les principaux libraires électroniques» au prix de 5,99 dollars.