L'iPad est la référence du grand salon de l'électronique (CES), mais son fabricant Apple snobe le rendez-vous de La Vegas (ouest des États-Unis) - qu'à cela ne tienne, cela laisse une chance aux fabricants d'accessoires, basiques ou sophistiqués, de se faire remarquer.

Scott Sternick, propriétaire depuis 17 ans d'un bar des sports dans le quartier Hell's Kitchen de New York, vend sans doute l'objet le plus basique du salon: une simple ventouse, accrochée à une lanière, qui permet de porter une tablette iPad ou un téléphone portable au cou (de 10 à 15 dollars selon la taille). «C'est la vieille école pour les modernistes», s'amuse-t-il.

«Je l'ai inventée il y a un an, j'en donne dans mon bar», dit-il, «les gens qui l'utilisent aiment ça». Alors, il a fondé une nouvelle société, iTatch, avec pour devise «innovation - design - technology», il a trouvé un fournisseur en Pennsylvanie pour la ventouse, un autre au Colorado (ouest) pour les lanières. Et puis «je me suis dit: allons montrer ça au monde» - et pour cela, le CES est imbattable, avec ses plus de 126 000 visiteurs venus des cinq continents.

À côté de lui, les iPad ont pris l'allure de l'ardoise magique de l'enfance: même cadre rouge, mêmes mollettes rondes de chaque côté de l'écran, avec même l'inscription de la marque «Etch a Sketch», utilisée sous licence (39 dollars).

«Chaque fois que je sors (cet étui), les têtes se retournent», déclare John Mizell, un employé de la société Headcase. «Ça attire toutes les générations, des personnes âgées aux ados», qui peuvent véritablement jouer à l'ardoise magique sur leur appareil grâce à une application ad hoc.

Headcase produit aussi un étui en caoutchouc noir doté d'une poignée rotative permettant de facilement présenter l'iPad, en mode horizontal ou vertical. Pour l'instant, le prototype n'existe que pour la tablette d'Apple, à l'avenir des déclinaisons sont envisagées pour des modèles concurrents, mais «on attend de voir ce qui se distinguera», explique M. Mizell.

George Korper, lui, a eu tellement de succès l'an dernier avec une étrange casquette permettant de regarder son iPod à travers une loupe logée sous une longue visière (30 dollars) qu'il a décidé de revenir.

«En Amérique, on n'a pas de plage topless», explique M. Korper, «beaucoup de gens veulent pouvoir regarder des films faits en France», pas forcément érotiques, mais qui pourraient effaroucher certains si on les regarde dans l'avion, explique-t-il.

Personnellement, il se sert de son «TV Hat» au lit: «Je peux regarder (les programmes en streaming de Netflix) sans déranger ma femme».

Toutes ces petites sociétés font partie d'un nouveau pan entier de l'économie, au chiffre d'affaires cumulé estimé à près de 35 milliards de dollars pour 2011 par le cabinet de recherche ABI Research, spécialisé dans les accessoires pour téléphones portables.

Il existe des géants du secteur, comme Griffin, qui a une gamme très complète d'accessoires pour les appareils d'Apple. Cette année il s'est fait remarquer avec un stylet (30 dollars) qui permet de faire des coloriages sur l'iPad, grâce à une application dédiée.

Et puis il y a tous les accessoires techniques, certains très pointus, comme le boîtier iConnectMidi (180 dollars), qui permet pour la première fois d'utiliser avec les appareils Apple la norme Midi.

«Avec Midi vous pouvez jouer avec un vrai clavier (électronique) sur votre iPad», explique Scott Juskin, de la société canadienne iConnectivity. On peut alors retravailler la musique avec divers logiciels d'édition dans les meilleures conditions techniques.