La tablette numérique Galaxy Tab de Samsung fait beaucoup parler d'elle, ne serait-ce que parce que ses chiffres de vente la placent comme principale concurrente à l'iPad, d'Apple. Mise en vente au Canada le mois dernier, sa fiche technique ne manque effectivement pas de muscle. Son prix de détail élevé et les défauts récurrents du système Android pourraient toutefois en refroidir plus d'un.

Technaute a mis à l'essai une Galaxy Tab au cours de la dernière semaine, un essai qui fait suite à celui de la Streak, une autre tablette Android de format plus compact, vendue par Dell. Au même moment, une petite société montréalaise appelée eBuzz Technologies nous prêtait sa propre version d'une tablette Android, un produit de facture chinoise beaucoup plus bas de gamme laconiquement appelé eBuzz.

Aux côtés de ces concurrentes de même nature, la Galaxy Tab a de quoi pavoiser : finition ultramince robuste et élégante, superbe écran tactile de 7 pouces, 16 gigaoctets de mémoire interne avec fente MicroSD, deux caméras numériques de 1,3 et 3 mégapixels, processeur dernier cri de 1 GHz, connexion 3G et WiFi avec Bluetooth et ainsi de suite.

Quelques-unes de ces caractéristiques ont de quoi faire pâlir d'envie l'iPad, du moins, en attendant le lancement d'une éventuelle deuxième génération de la tablette iOS...

En prime, Samsung a mis la main sur l'édition 2.2 du système Android, alias yogourt glacé (il paraît qu'on doit se franciser, alors pourquoi pas...). Ce n'est pas une mince affaire : Android 2.2 est plus agile que ses prédécesseurs, incorpore de meilleurs outils de sécurité et, pour le bonheur de tous, est compatible avec le contenu Flash si fréquent sur internet et les non moins rares serveurs Exchange, de Microsoft.

Comme quoi si vous pensez qu'Adobe et son logiciel Flash sont en chute libre, vous n'avez pas tout à fait tort, mais vous n'avez pas tout à fait raison non plus.

Du côté d'Exchange, ce n'est pas une première pour Android, mais la simplicité de configuration de la messagerie électronique est un réel progrès par rapport à n'importe quoi proposé auparavant par Google ou par les fabricants de tablettes.

En plus de l'environnement Android et de son Marché d'applications, Samsung ajoute ses propres Apps, même si elles semblent n'être que deux à pouvoir être installées sur la Galaxy Tab. L'appareil essayé proposait les jeux Need for Speed : Shift et Blinkx Beat.

Comme à l'époque de Windows Mobile 3.1?

À l'essai, on comprend vite pourquoi Google a choisi Samsung comme fabricant du Nexus S, deuxième téléphone amiral de la gamme Android mis en marché aux États-Unis ce mois-ci. Le géant coréen a bien ficelé la Galaxy Tab, digne des autres produits de la gamme Galaxy, en fait.

L'écran tactile réagit très bien aux commandes, émettant une très fine vibration chaque fois qu'on utilise son clavier virtuel. Les applications installées sont peu nombreuses, mais suffisent aux besoins de base pour un tel objet : médiathèque sur les stéroïdes, outil de navigation idéal pour la Toile.

En revanche, Android souffre de quelques défauts agaçants, tributaires de cette méthode de développement en deux temps proposée par Google : on s'occupe du logiciel, occupez-vous du matériel ensuite.

Ainsi, contrairement à l'iPad, on ne trouve sur la Galaxy Tab aucune application digne d'utiliser la caméra vidéo frontale afin de faire des appels vidéo, une technologie de plus en plus populaire qui mériterait pourtant d'être mise en vedette. On n'y trouve pas non plus ces applications permettant d'accéder à son profil sur les divers médias sociaux (Facebook, Linkedin, Twitter) dès la sortie de la boîte.

Le système d'exploitation est par ailleurs lent, compte tenu de la quincaillerie sur laquelle il repose, tant au démarrage qu'au moment de charger des applications. Ça peut aller jusqu'à la congestion totale, situation fort désagréable qui est survenue si souvent que la Galaxy Tab nous a soudainement rappelé une époque ou Windows Mobile 3.1 était le logiciel mobile dominant, malgré qu'il devait être redémarré plusieurs fois par jour.

La Galaxy Tab aussi, il a fallu la redémarrer à plusieurs reprises au cours de la semaine. Un défaut qu'on attribue à l'attitude ouverte de Google face aux applications offertes sur son Marché, qui permet à des produits mal ficelés de se retrouver entre les mains des utilisateurs, et qui menace la stabilité de leur appareil.

Du côté de l'autonomie, la tablette de Samsung ne résiste pas à la comparaison : l'iPad la surclasse totalement. Celle-ci offre le double d'autonomie en pleine utilisation, et une durée de vie en état de veille qui semble infinie, par comparaison.

C'est dommage, car à 650 dollars, et vu l'accueil plus qu'enthousiaste d'une bonne part de la critique à son endroit, on se serait attendu à ce que la Galaxy Tab soit impeccable. Ce n'est pas tout à fait le cas, même si elle possède des qualités indéniables, gracieuseté d'un fabricant qui a l'oeil pour ce genre de détails.

Il faudrait seulement que Google cesse de tirer dans toutes les directions, web, mobile, télé, et quoi encore. Que le géant californien se concentre sur le moment présent, et sur ce qui pourrait être fait pour rendre son système mobile au moins aussi bien mitonné que le sont iOS 4 et le nouveau BlackBerry OS 6, de Research in Motion. Sinon, l'engouement du grand public finira sûrement par s'émousser...