Une nouvelle technique d'imagerie permet d'animer des hologrammes en 3D, en rafraîchissant l'image toutes les deux secondes, avec des applications possibles pour la télémédecine, l'industrie, la publicité ou le divertissement, selon une étude publiée mercredi.

Il est possible de transmettre à distance, presque en temps réel, ces images en trois dimensions, ce qui représente un nouveau pas vers la téléconférence en 3D, selon la revue scientifique Nature qui consacre sa couverture à cette avancée vers la vidéo holographique.

«Nous pouvons enregistrer une image en 3 dimensions dans un lieu et la montrer ailleurs, en temps réel n'importe où dans le monde», explique Nasser Peyghambarian (Université d'Arizona) qui a dirigé ces recherches.

Tout en restant à Tucson, avec des caméras le filmant sous différents angles, il pourrait, grâce à une connexion internet rapide, intervenir au cours d'une conférence à New York où serait installé le nouveau dispositif 3D contrôlé par ordinateur. «Une projection en 3D de moi en train de parler» apparaîtrait devant les autres participants, explique-t-il dans un communiqué de son université.

Chirurgie à distance, cartes 3D actualisées presque en temps réel, divertissement, publicité, étude de prototypes industriels... les applications potentielles sont nombreuses, selon les chercheurs.

Le dispositif repose sur un écran constitué d'un nouveau matériau polymère permettant d'inscrire ou d'effacer rapidement un hologramme. Sa mise au point avait été annoncée début 2008 par des chercheurs de la même équipe. Mais l'image ne pouvait alors être actualisée que toutes les quatre minutes.

Le système permet maintenant «de rafraîchir les hologrammes toutes les deux secondes, ce qui en fait le premier atteignant une vitesse pouvant être décrite comme un quasi temps réel», selon Pierre-Alexandre Blanche, principal auteur de l'étude.

À titre de comparaison, à la télévision ou au cinéma les images sont rafraîchies 50 fois plus souvent, ce que nos yeux perçoivent comme du mouvement continu.

Il n'y a pas besoin de lunettes spéciales pour regarder les images holographiques 3D de voitures, de maquette d'avions ou d'orateurs qui s'animent dans les petits films diffusés par les auteurs de l'étude.

À la différence d'autres techniques d'imagerie 3D, l'holographie «permet à l'observateur de percevoir la lumière comme si elle avait été diffusée par l'objet réel lui-même», soulignent-ils dans Nature.

L'image est captée grâce à pas moins de seize caméras prenant des vues sous plusieurs angles. Elle est ensuite encodée sous forme d'hologramme grâce à deux lasers dont les faisceaux interfèrent. Chaque pixel holographique (hogel) contient une information 3D sous toutes ses différentes perspectives.

Le prototype d'écran utilisé ne fait que 25 centimètres de côté avec des images monochromes, mais une version d'écran plus grande (42,5 cm) est actuellement testée.