En lançant le BlackBerry Torch 9800 au Canada la semaine prochaine, Research in Motion compte regagner le terrain perdu au profit de ses rivaux américains Apple et Google. S'il ne possède pas tout à fait la simplicité d'utilisation du iPhone, force est de constater qu'il surpasse n'importe quel appareil Android sur le marché.

Mis en vente le mois dernier dans certains grands centres des États-Unis, le BlackBerry Torch 9800 a pourtant été reçu plus que froidement. Malgré un format alléchant comprenant un écran tactile qu'on soulève pour révéler un clavier alphanumérique typique des BlackBerry, les critiques sont demeurées tièdes. On a certes qualifié l'appareil de meilleur BlackBerry jamais conçu par RIM, mais sa fiche technique un peu décevante se compare mal à la concurrence.

En effet, l'appareil n'a pas la mécanique survitaminée des iPhone et Android : le processeur cadencé à 624 MHz est loin du gigahertz des plus récents Android (par ailleurs surminutables à 1,2 GHz sans trop d'efforts, dit-on). Son affichage d'une résolution minimale à 360 x 480 pixels, comparativement à l'affichage « rétinien » d'Apple, qui fait 960 x 640 pixels, ou celui du Galaxy S de Samsung, à 800 x 480.

Et que dire de la mémoire embarquée, limitée à 4 gigaoctets? Remarquez, celle-là n'est pas bien grave, avec la présence d'une fente pour cartes MicroSD pouvant faire monter le total à 36 go. Une carte de 4 go est d'ailleurs livrée avec l'appareil.

S'ajoute à cela un capteur a-GPS, une connexion WiFi 802.11n, un appareil photo-vidéo d'une résolution maximale de 5 mégapixels (640 x 480 pixels pour l'enregistrement vidéo), et une batterie dont l'autonomie fera honneur à la marque, puisqu'elle surclasse n'importe quel autre téléphone intelligent sur le marché.

BlackBerry 6

Autre grand trait caractéristique du Torch, son système d'exploitation : c'est le premier appareil à être animé par la sixième génération du système BlackBerry. Ce n'est pas rien : RIM a conçu un nouveau logiciel adapté à la réalité tactile du moment, nettement plus joli que ses prédécesseurs, et mieux équipé pour surfer le Web mobile, grâce à un nouveau fureteur utilisant les outils Webkit qu'on retrouve aussi chez Apple, Google et ailleurs.

Le Torch n'étant pas un iPhone, on y retrouve plusieurs touches de commande, et RIM a su en profiter : on peut activer une fenêtre surgissante menant aux autres applications en cours, ou activer un menu d'actions à faire dans l'application en cours, à l'aide d'un ou l'autre des deux boutons principaux : la touche BlackBerry et le mini-pavé tactile. Pour faire défiler des listes interminables, ce dernier peut aussi remplacer l'effleurement du doigt sur l'écran. On effectue d'une seule main une opération qui en prendrait deux sur un iPhone ou un Android.

En matière de rapidité, le seul moment où le Torch semble un peu paresseux est au démarrage. Et comme on redémarre rarement un téléphone, surtout un appareil pouvant demeurer en veille plus d'une semaine entre deux charges, c'est un détail qu'on oublie rapidement.

Bref, BlackBerry 6 est bien ficelé. Il ne lui manque qu'une chose, et ce, cruellement : des applications prêtes pour son nouvel environnement graphique enrichi. Car la majorité des applications, même celles qui coûtent une petite fortune dans la boutique virtuelle App World, n'ont pas encore adopté cette nouvelle approche. Et ça paraît un peu trop.

Robuste et efficace

La présence d'un clavier complet dissimulé derrière l'écran n'empêche pas l'appareil d'être doté d'un clavier virtuel qui surgit à l'écran au besoin. En mode paysage (l'appareil sur le côté), ce clavier virtuel s'utilise à deux mains, avec les pouces, et sa sensibilité tactile est au moins aussi précise que n'importe quel Android en ville. Ça va vite.

En revanche, RIM n'a prévu aucune surface où appuyer le pouce afin de faire coulisser l'écran, et ainsi accéder au traditionnel clavier. Alors on le soulève en appuyant en plein centre de l'écran, on lance des applications sans le savoir et on finit par développer une phobie des messages texte.

Si on avait à dire, c'est là le second défaut de l'appareil. Car sinon, tant le combiné que son logiciel sont clairement passés dans la nouvelle décennie. Le boîtier est robuste, et surclasse tous les téléphones intelligents sur le marché, sauf l'iPhone 4, en matière d'élégance.

BlackBerry 6 est prêt pour la nouvelle vague d'applications multimédias qui ne manqueront pas de débarquer plus tôt que tard sur l'App World. Et le Torch a droit aux mêmes considérations que ses homologues chez RIM, qui rendent ces produits drôlement sympathiques aux yeux des gens en entreprise.

BlackBerry Torch 9800 de Research in Motion

Système : BlackBerry 6

4 go de mémoire interne, lecteur MicroSD (32 go max.)

Écran de 3,2 po d'une résolution de 360 x 480 px

Appareil photo vidéo de 5 mégapixels (vidéos VGA)

WiFi, GPS, Bluetooth 2.1 et sortie pour casque d'écoute

Autonomie : 5 jours en veille

Prix : environ 200 $ avec entente

Plus

Le boîtier robuste et fonctionnel

La polyvalence du nouveau système

Moins

Les applications rares et coûteuses

L'écran difficile à faire coulisser