Le fabricant informatique Apple a annoncé jeudi qu'il allait rendre les règles imposées aux développeurs d'applications destinées à ses appareils portables (iPhone, iPod, iPad) à la fois plus souples et plus transparentes.

«Nous avons écouté nos développeurs et pris à coeur une grande partie de ce qu'ils nous ont dit», a annoncé Apple dans un communiqué.

Cette annonce a fait s'envoler l'action de l'éditeur de logiciels Adobe, dont le système de programmes en vidéo Flash a été banni des portables d'Apple au motif qu'il serait dépassé et peu sûr.

De nombreux analystes ont interprété l'annonce d'Apple comme la promesse que les développeurs pourraient désormais utiliser Flash pour concevoir les applications, avant qu'elles soient adaptées pour se conformer au système Apple.

«Cette annonce ne permet toujours pas à Flash de fonctionner directement (sur les portables Apple), mais elle donne des options aux développeurs», selon Heather Bellini, analyste financière chez International Strategy and Investment Group.

Les développeurs pourront ainsi plus facilement développer des applications simultanément pour les appareils Apple et des systèmes concurrents (système Android de Google ou BlackBerry par exemple), ce qui sera plus économique pour eux, explique-t-elle.

Pour l'analyste Van Baker, du cabinet de marketing Gartner, ces nouvelles règles et la transparence désormais revendiquée par Apple représentent des gestes qui seront certainement appréciés par les développeurs. «Avant, ils avaient l'impression d'envoyer leurs applications dans un trou noir et n'avaient pas idée des critères qui seraient retenus».

La richesse du catalogue de l'App Store, bien plus étoffé que celui des systèmes concurrents Android ou BlackBerry, est un argument de vente très important pour Apple, qui a donc tout intérêt à ne pas décourager les développeurs.

Côté transparence, les règles désormais explicites d'Apple imposées pour le référencement d'applications dans sa boutique en ligne App Store, où les internautes peuvent déjà en trouver plus de 250 000, sont parfois d'une franchise désarmante, sans parvenir toutefois à dissiper un certain flou.

«Si votre appli ne fait pas quelque chose d'utile, ou n'est pas divertissante sur une certaine durée, elle risque de ne pas être acceptée», prévient notamment Apple.

Le fabricant californien est souvent critiqué pour le contrôle qu'il impose sur la sélection des applications de l'App Store, à la différence de Google avec Android par exemple. Les règles publiées jeudi montrent qu'il se garde encore une large latitude.

«Nous rejetterons toutes les applis dont nous jugerons que le contenu ou le comportement va trop loin», a prévenu Apple, sans préciser s'il existait une limite précise.

Il a toutefois confirmé qu'il rejetterait tout contenu pornographique, et notamment l'application ChatRoulette, qui permet d'avoir des conversations en messagerie instantanée («chat») avec des internautes trouvés au hasard, au motif que trop souvent ces conversations dérapent dans le porno.

Apple, qui explique vouloir protéger les mineurs, entend aussi censurer le racisme et la violence, ainsi que tout jeu de roulette russe.

Enfin, il semblerait que les nouvelles règles puissent faciliter l'insertion de publicités servies par la régie pour appareils portables AdMob (groupe Google).

«C'est une excellente nouvelle pour tout le monde dans la catégorie du portable», s'est réjoui le patron d'AdMob, Omar Hamoui. «Nous pensons qu'un environnement concurrentiel est la meilleure façon de faire avancer l'innovation et la croissance de la publicité sur portable».