Les tarifs du «triple play» alliant internet, téléphonie fixe et télévision, plafonnés par la plupart des opérateurs à moins de 30 euros en France depuis l'arrivée en 2002 de la Freebox sur le marché, sont les plus bas au monde.

«Sur l'ADSL (internet haut débit via la ligne téléphonique, NDLR), la France est le pays le moins cher d'Europe, et même du monde», assure à l'AFP le spécialiste des télécoms de Sia Conseil, Stéphane Dubreuil.

«L'écart est très fort. L'équivalent du "triple play" en France, à 29,90 euros, c'est 45 euros en Allemagne et en Grande-Bretagne», avance-t-il à titre de comparaison.

Aux États-Unis, cette formule dépasse communément les 100 dollars mensuels.

Aujourd'hui, cinq grands opérateurs (Orange/France Télécom, Iliad -Free et Alice-, Numericable, SFR et Bouygues Telecom) se disputent les abonnements internet par «box», et presque tous se sont alignés sur le prix lancé il y a huit ans par Free.

«C'est extrêmement rare en Europe d'avoir dans un pays autant de concurrents», fait remarquer le directeur général de la Fédération française des télécoms Yves Le Mouël.

«Quand on se tourne vers des pays comme les États-Unis, il y a en France une concurrence extrêmement forte en comparaison», a-t-il ajouté.

Les 30 euros sont aujourd'hui «un prix plancher psychologique qu'il est très difficile de dépasser», selon lui.

«Free a démocratisé et favorisé le décollage du marché», renchérit M. Dubreuil: «en 2002, ils sont allés aux États-Unis et au Japon et ils n'ont pas trouvé de société capable de faire cette innovation: la box. Ils ont donc décidé de la faire eux-mêmes», raconte-t-il.

Les offres «triple play» se sont enrichies au fur et à mesure, en incluant dans le prix de base de l'abonnement les appels vers des destinations fixes à l'étranger, la télévision haute définition, de rattrapage, la vidéo à la demande (payante) et même en 3D.

«Aujourd'hui le bouquet de services disponible en France en termes de richesse est unique au monde. On n'a ça nulle part ailleurs», souligne encore M. Le Mouël: «c'est le résultat de la concurrence évidemment, et cela a pour conséquence que les prix de revient sont extrêmement tendus pour les opérateurs».

Seul bémol: «alors qu'elle était en avance dans l'internet haut débit, avec 20 millions de foyers connectés, la France a pris du retard dans le très haut débit (fibre optique) en raison de retards réglementaires», regrette M. Dubreuil.