Les autorités américaines, espagnoles et slovènes ont annoncé mercredi l'arrestation d'un informaticien slovène soupçonné d'être à l'origine d'un réseau massif d'ordinateurs piratés, baptisé Mariposa.

Le dénommé «Iserdo», 23 ans, a été arrêté par la police slovène la semaine dernière, selon un communiqué commun de la police fédérale américaine (FBI), de la police criminelle slovène et de la Garde civile espagnole.

Trois autres personnes soupçonnées de travailler sur ce réseau, baptisé «Mariposa» («papillon»), Florencio Carro Ruiz, Jonathan Pazos Rivera et Juan Jose Bellido Rios, avaient déjà été arrêtées en Espagne en février.

À l'époque, les autorités espagnoles avaient expliqué que Mariposa constituait «le plus important réseau d'ordinateurs "esclaves" jamais découvert».

Ces ordinateurs, au nombre de 8 à 12 millions dans le monde selon le FBI, pouvaient être contrôlés ou manipulés à distance après avoir été affectés par un programme spécial, pour ensuite envoyer des courriers indésirables (pourriels) à d'autres ordinateurs, réaliser des cyber-attaques ou encore fournir aux délinquants les données bancaires de leurs propriétaires, avait expliqué en mars José Antonio Berrocal, chef d'une unité spécialisée dans la criminalité technologique de la garde civile.

Selon le FBI, le réseau Mariposa avait été constitué grâce à un virus conçu par l'homme arrêté en Slovénie. Ce programme, «Butterfly Bot», aurait également été vendu à d'autres criminels.

«Ces deux dernières années, le programme utilisé pour créer le réseau d'ordinateurs zombies Mariposa a été vendu à des centaines d'autres criminels, faisant de lui l'un des plus craints au monde», a souligné le directeur du FBI Robert Mueller.

Le FBI a souligné que ces arrestations étaient le résultat de deux ans d'enquête conjointe.

«La cyber-criminalité ne connaît pas de frontières et sans collaboration internationale, nos efforts pour démanteler ces opérations seraient impossibles», a souligné le directeur adjoint des services compétents du FBI, Gordon Snow.

«Les chefs de cyber-gang savent qu'ils ne sont plus invicibles», a souligné pour sa part le commandant Juan Salom, responsable de l'enquête à la garde civil. «Peu importe où ou comment ils essaient de se cacher, ils seront retrouvés et poursuivis», a-t-il affirmé.

En mars, les autorités espagnoles avaient expliqué que le chef du réseau Mariposa était un Espagnol de 31 ans résidant au Pays Basque (nord), un petit délinquant, qui n'avait pas un grand train de vie mais réussissait à vivre de son activité, en «louant» notamment son réseau «d'ordinateurs esclaves» à des tiers.

Les deux autres Espagnols, âgés de 30 et 25 ans, avaient été arrêtés dans les régions de Murcie (sud-est) et de Galice (nord-ouest). Il se disait alors qu'une quatrième personne, de nationalité vénézuélienne, pourrait être impliquée.

Le réseau «Mariposa» avait été détecté en mai 2009 par des techniciens d'une entreprise canadienne, Defence Intelligence. Le FBI américain avait alors commencé à enquêter et découvert qu'un Espagnol pouvait être impliqué, puis avait saisi la garde civile espagnole.

Le réseau «d'ordinateurs zombies» avait été désactivé en décembre 2009, «de manière coordonnée au niveau international», selon les autorités espagnoles.

Après cette neutralisation, une importante attaque informatique contre l'entreprise Defence Intelligence avait eu lieu, ce qui avait été interprété par la garde civile comme une «vengeance» de la part des cyber-délinquants.