Le conglomérat industriel japonais Hitachi a présenté jeudi une caméra qui saisit en vidéo une scène avec une précision égale à seize fois la haute-définition actuelle, dernière version d'un prototype développé depuis le début de la décennie mais loin d'être abouti.

«Il s'agit du premier et actuellement unique modèle de caméra au format super hi-vision (autrement appelé ultra haute-définition) conçu par Hitachi et la télévision publique NHK», a indiqué à l'AFP un ingénieur du groupe, Tadaaki Yanagi, lors d'une exposition des technologies et recherches de Hitachi à Tokyo.

Ce format, sur lequel planche activement la NHK depuis des années, est basé sur des images vidéo constituées chacune de 4320 lignes horizontales de 7680 points, soit un total de quelque 33 millions de pixels, contre seulement 2 millions pour l'actuelle haute-définition des téléviseurs de salon.

L'ultra haute-définition est associée à un son capté et reproduit sur un total de 24 canaux audio entourant la scène au départ et le spectateur à l'arrivée.

Cette caméra énorme, dont la tête (objectif, capteur, électronique) pèse plus de 60 kilogrammes, n'est encore qu'un prototype fonctionnel, adossé à une armoire technique pour tous les traitements nécessaires afin d'afficher l'image saisie sur un écran à proximité.

«Il va bien nous falloir encore dix ans pour intégrer tous les circuits électroniques dans un ensemble unique aux dimensions d'une caméra de studio ou d'épaule», estime M. Yanagi.

Alors que l'univers de l'image a actuellement les yeux rivés sur la télévision en trois dimensions (3D), les chercheurs de la NHK et de Hitachi jugent que l'augmentation de la définition des images et l'amélioration de la restitution sonore sont absolument nécessaires.

«La 3D actuelle repose sur une illusion d'optique, grâce à des lunettes spéciales à obturateurs, qui présentent des images différentes pour chaque oeil afin de tromper le cerveau», rappelle M. Yanagi.

«Il faudrait pouvoir percevoir des images en relief sur un écran en se passant de lunettes, ce qui exige d'abord que les images reproduites soient les mieux définies possibles pour être les plus proches de la réalité», argue-t-il.