La guerre de mots que se livrent Adobe et Apple se poursuit : dans une longue lettre ouverte publiée sur le site d'Apple, Steve Jobs détaille les raisons qui poussent son entreprise à exclure Flash de ses appareils.

Les iPod, iPad et autres iPhone fabriqués par Apple ne permettent pas aux utilisateurs de lire du contenu sur le web en Flash, une technologie d'Adobe qui permet de créer des pages web dynamiques et de lire de la vidéo.

Apple critique Flash depuis des années, affirmant entre autres que l'application consomme trop de ressources et gruge la durée de vie de ses appareils. Du même coup, il fait la promotion du standard HTML5, qu'il qualifie de «technologie moderne».

Dans sa lettre-fleuve, Steve Jobs écrit que la technologie d'Adobe est dépassée.

«Flash a été créé pendant l'ère du PC - pour les PC et les souris. (...) nous pouvons comprendre pourquoi Adobe veut amener Flash au-delà des PC. Mais l'ère mobile suppose des appareils qui consomment peu, des interfaces tactiles et des standards web ouverts - des secteurs dans lesquels Flash est déficient (NDLR: dans le texte : falls short).»

Steve Jobs craint que son message soit mal passé auprès des développeurs et des aficionados de ses produits.

«Adobe a affirmé que notre décision était basée sur des intérêts commerciaux - ils disent que nous voulons protéger notre App Store - mais en réalité, notre décision s'appuie sur des questions technologiques», écrit le patron de la société californienne.

D'abord, Steve Jobs s'évertue à remettre les pendules à l'heure : il est faux, dit-il, de prétendre que Flash est un système ouvert et qu'Apple n'a que des produits fermés. Il est faux de penser qu'en bloquant l'accès à Flash sur ses appareils, Apple ne permet pas à ses consommateurs d'avoir accès à «tout le web».

Puis, il critique l'application. «Symantec a récemment souligné que Flash avait l'un des pires bilans de sécurité de 2009. Nous savons que Flash est la raison numéro un pour laquelle les Macs plantent.»

Steve Jobs répète également ce qu'Apple a souvent souligné, soit que Flash est beaucoup trop énergivore pour être intégré aux produits Apple.

Jeudi, Adobe n'a pas commenté la lettre de Steve Jobs. La société a récemment annoncé qu'elle renonçait à développer pour les iPhone, précisant que «le système fermé qu'Apple tente de créer est mauvais pour l'industrie, les développeurs et au final pour les consommateurs».

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La lettre de Steve Jobs