Des chercheurs du groupe d'électronique japonais Fujitsu ont imaginé un ourson en peluche robotisé, aux grands yeux noirs et petit minois espiègle, pour tenir compagnie aux personnes âgées et contribuer à l'éveil des enfants.

«Nous voulons proposer un objet qui puisse entrer dans les familles, les maisons de repos ou les écoles et qui ait une action humaine bénéfique», a expliqué à l'AFP un des chercheurs de Fujitsu.

De fait, cet ourson, encore à l'état de prototype et qui ne porte pas encore de nom, a un regard, des gestes, des attitudes et des murmures qui inspirent d'emblée confiance. À tel point qu'on ne remarque même pas que sa truffe est une caméra, troisième oeil qui repère la présence d'êtres humains et répond à leur comportement par des mimiques adaptées.

«Nous avons conçu une bibliothèque de 320 postures que l'ourson adopte en fonction de l'attention qui lui est portée», a indiqué l'ingénieur. «Nous souhaitons qu'il ait vraiment une apparence naturelle».

L'ourson réagit à distance par analyse visuelle des mouvements de son entourage, ainsi qu'au contact des individus lorsqu'on le touche, grâce à des capteurs sensoriels implantés sur sa tête, son corps ou ses membres. Il suffit qu'une jeune fille le porte comme un bébé pour que le tendre animal se blottisse contre la joue de la personne câline.

L'ourson de Fujitsu, qui se met parfois à somnoler de façon inopinée en ronflant, rigole et pousse des petits cris, est chaleureux au premier abord. Il est en effet couvert de peluche et non de métal contrairement à beaucoup de robots de compagnies déjà présentés au Japon.

«Nous envisageons de le tester prochainement dans des maisons de repos pour qu'il divertisse et apaise les personnes âgées», précise le chercheur de Fujitsu.

Il existe déjà un précédent au Japon, le robot bébé-phoque Paro, développé avec l'aide de l'État japonais. Cet impressionnant animal synthétique est d'ores et déjà utilisé dans des centaines d'hôpitaux et autres lieux d'accueil de personnes âgées auxquelles il procure des sensations calmantes qui contribuent à diminuer les risques de dépression ou de repli sur soi.

Fujitsu imagine aussi une adoption de son ourson dans les écoles pour aider les enfants à communiquer, à prendre confiance en eux et pour accompagner leur éveil, le tout en analysant leurs réactions grâce aux vidéo prises par la caméra.

Cet ourson pourrait aussi être au sein du foyer un médiateur sympathique entre de froids appareils électroniques sans âme et leur propriétaire. Doté de la parole, il pourrait par exemple remarquer que la température ambiante est faible et s'enquérir gentiment de la nécessité d'allumer le chauffage, auquel cas il s'en chargera.

Un tel rôle humain ne choquerait pas les Japonais. Ils sont en effet très bien disposés à l'égard des robots et autres êtres artificiels qu'ils estiment capables de sentiments.