Les futurs Bill Gates ou Sergey Brin se trouvent peut-être parmi eux: à San Francisco, la conférence «Teens in tech» a rassemblé 150 jeunes mordus de technologie et entrepreneurs en herbe, dont certains pèsent déjà, malgré leur jeune âge, plusieurs millions de dollars.

Olivier François a fait le voyage de Vancouver pour assister à la conférence. A 17 ans, il affirme avoir levé deux millions de dollars pour développer un service permettant de téléphoner gratuitement sur un portable via internet (système dit de voix sur IP).

«Je veux donner aux gens le droit de se parler gratuitement en utilisant le Wi-Fi. Pour l'instant, le service sera légal au Canada et en Chine», explique le jeune homme.

À la conférence, il a pu rencontrer Steve Wozniak, le cofondateur d'Apple, qui lui a laissé entrevoir que son service pourrait être intéressant pour l'iPad, la nouvelle tablette informatique de la marque à la pomme.

Daniel Brusilovsky, un des organisateurs de «Teens in tech», est le fondateur d'un site du même nom pour les jeunes qui permet de créer facilement un blog.

Deux jours avant la conférence, ce jeune homme de 17 ans s'est retrouvé au coeur d'un scandale après avoir été congédié du très influent blogue TechCrunch, spécialisé dans les nouvelles technologies, pour avoir apparemment réclamé à une entreprise un cadeau en échange d'un article.

Après avoir balayé le sujet, Daniel Brusilovsky présente le premier intervenant: Danny Trinh, 19 ans, qui vient d'entrer à l'université après avoir travaillé comme designer pour le site Digg.

«Votre plus gros avantage est que le web est une méritocratie, ne jouez pas la carte de l'âge», dit-il aux participants, les encourageant à trouver un mentor et à suivre le travail des pointures du secteur.

Jongler entre une start-up et des horaires d'étudiants n'est pas facile et certains participants avouent que leur sommeil et leur vie sociale en pâtissent.

Mais l'assistance n'est pas uniquement composée de jeunes entrepreneurs: elle compte aussi des passionnés, comme Heather Davies, 16 ans.

«J'aime les maths et les sciences, et le web est un outil pour aller au-delà des cours», explique-t-elle. «Je pense que les ados innovent dans beaucoup de technologies et qu'ils peuvent aider le monde».

C'est aussi l'opinion de Shreya Indukuri et de Daniela Lapidous, deux étudiantes californiennes qui ont aidé leur établissement à faire des économies d'énergie en installant des compteurs intelligents.

«Notre objectif est d'avoir dix écoles prêtes d'ici le 1er septembre», expliquent les deux jeunes femmes. «Nous allons organiser un défi entre les écoles sur Facebook et Twitter».

Comme ces jeunes, Steve Wozniak, inventeur de l'Apple I (un des premiers ordinateurs individuels), s'est intéressé à l'informatique dès son plus jeune âge. Il écoute avec attention les intervenants et est assailli par les fans pendant les pauses.

«Le plus passionnant, c'est que des ados peuvent lancer des entreprises dans le logiciel, les jeux ou la musique, en dehors des grosses compagnies», dit-il avec enthousiasme. «Si c'est bon, cela retient l'attention».

Désormais, «tout le monde est sur un pied d'égalité et peut créer une entreprise», avance Alex Nichols, associé de «Teens in Tech» et consultant en informatique depuis l'âge ... de 11 ans. «Grâce aux réseaux communautaires, il n'y a jamais eu de meilleur moment pour les adolescents-entrepreneurs».