Partout dans le monde, des internautes ont souligné cette semaine le cinquième anniversaire du fureteur Firefox. Retour sur un logiciel qui a changé le web.

Il y a cinq ans, tout portait à croire que Microsoft avait gagné la guerre des fureteurs web. Environ 95% de ceux qui accédaient à l'internet le faisaient en cliquant sur l'icône d'Internet Explorer. Le logiciel de Microsoft avait battu à plate couture son concurrent Netscape, qui avait dominé le marché jusqu'à la fin des années 90.

Dans l'ombre, toutefois, se dessinait un projet qui allait raviver la guerre. La Fondation Mozilla travaillait à la conception d'un nouveau fureteur. D'abord appelée Phoenix, puis Firebird, la première version du fureteur est sortie le 9 novembre 2004 sous le nom de Mozilla Firefox.

Sa principale particularité: le projet est «libre». Des milliers de programmeurs de partout dans le monde ont collaboré à son développement. Tous ont accès au code et peuvent le modifier.

Déjà en 2005, le magazine spécialisé Wired s'enthousiasmait. «Le navigateur Firefox est un logiciel impressionnant. Il est facile à utiliser, facile à regarder et plus sécuritaire qu'Internet Explorer».

Firefox venait de déterrer la hache de guerre.

Depuis l'arrivée de Firefox, la part de marché d'Internet Explorer s'est peu à peu effritée. Selon les plus récentes données compilées par la firme Net Applications, près du quart des internautes utilisent aujourd'hui Firefox pour aller sur le web.

Cinq ans après avoir adopté le fureteur, le président d'Île sans fil est encore emballé. «On était pris depuis des années avec Internet Explorer. Firefox a relancé le marché et Internet Explorer a été obligé de s'adapter. C'est pour ça qu'on a un web plus riche aujourd'hui», dit Laurent Maisonnave, également consultant en marketing internet.

Firefox revendique 330 millions d'utilisateurs actifs. Le logiciel a été téléchargé plus d'un milliard de fois. Les défenseurs du logiciel libre se réjouissent que ce projet ait rallié autant d'internautes.

«Firefox est exemplaire au plan de l'organisation parce que c'est une fondation à but non lucratif. C'est une plateforme technologique extraordinaire parce qu'elle tourne sous Windows, Linux et Mac. C'est un sacré pari, qui a abouti. Maintenant, on peut dire que c'est le leader», dit Cyrille Béraud, président de l'Association pour l'appropriation collective de l'informatique libre (FACIL).

Laurent Maisonnave estime que Firefox a apporté de la crédibilité à tous les logiciels libres. «Avant, on disait des logiciel libres que c'était un truc que les geeks développaient dans leur coin, qui ne marchait pas en entreprise ou à la maison. Mozilla a démontré, avec un marketing digne d'une grande entreprise, que le logiciel libre est aussi bien, sinon meilleur, que le logiciel propriétaire.»

La Fondation Mozilla, qui chapeaute le développement de Firefox, prévoit sortir la version 4.0 du fureteur dans un an.

En plus des navigateurs Internet Explorer de Microsoft et Safari d'Apple, Firefox doit maintenant faire face à la concurrence de Google, qui a lancé en septembre 2008 son propre fureteur, Chrome. Une concurrence que Laurent Maisonnave voit d'un bon oeil.

«Aujourd'hui on a beaucoup plus de choix. Il y a une diversité, il y a de la concurrence, il y a plus d'offre. Tout le monde est content. Le web est beaucoup plus riche et c'est très apprécié des utilisateurs.»