La Commission européenne a appelé mercredi les pays de l'UE à harmoniser les conditions d'utilisation des fréquences hertziennes libérées par l'arrêt de la télévision analogique, pour éviter les interférences, et à s'abstenir en attendant de toute décision nationale.

Avec le passage de la télévision au numérique, il faudra 5 à 6 fois moins de bandes pour transmettre le même nombre de programmes qu'aujourd'hui en analogique.

Une partie des fréquences ainsi libérées (la sous-bande 790-862 mégahertz) vont pouvoir être utilisées pour de nouvelles chaînes de télévision interactives ou haute définition, mais aussi pour d'autres services : accès internet sans fil, téléphonie ou télévision mobile, etc.

Bruxelles estime que les retombées pourraient atteindre 20 à 50 milliards d'euros en quinze ans.

Ce «dividende numérique» est particulièrement convoité, car les fréquences en question, appelées aussi «fréquences en or», permettent des transmissions de bonne qualité sur de longues distances et pénètrent à l'intérieur des bâtiments.

Mais les fréquences ne connaissent pas de frontières, aussi un choix fait individuellement par un pays peut avoir des conséquences sur ses voisins, et créer des interférences si des usages différents (transmission télévisée, téléphonie) doivent se partager une même fréquence ou des fréquences voisines.

«Il y a un besoin urgent de développer une approche coordonnée pour le dividende numérique dans l'Union européenne, afin d'éviter l'émergence d'une fragmentation parmi les États-membres», a prévenu la Commission mercredi.

Elle va faire des propositions dans les prochains mois pour harmoniser les conditions techniques d'utilisation de la sous-bande.

La Commission appelle aussi les pays de l'UE à tous couper leurs transmissions analogiques d'ici au 1er janvier 2012. Seuls cinq des 27 États (Allemagne, Finlande, Luxembourg, Pays-Bas et Suède) sont déjà passés au tout-numérique.