Un groupe de défense de l'industrie informatique (CCIA) s'est inquiété lundi d'informations selon lesquelles les autorités iraniennes disposent de technologies fournies par des entreprises occidentales pour détecter des opposants au régime sur l'internet.

«Les informations selon lesquelles l'Iran utilise ces technologies pour débusquer des opposants sur internet sont très inquiétantes», a souligné Ed Black, le président de la Computer and Communications Industry Association, un groupe de pression qui fédère de très nombreuses entreprises informatiques, dont Microsoft, Google ou encore Fujitsu. «Internet peut être un outil permettant d'améliorer la communication politique et la participation à un processus démocratique» ou «il peut être un moyen pour un gouvernement de contrôler l'accès à l'information, d'espionner ses citoyens et de détecter ses adversaires politique», a souligné M. Black, dans un communiqué.

«L'Iran est une raison de plus pour laquelle l'usage de certaines technologies comme la deep packet inspection (inspection en profondeur et systématique du trafic ou DPI, ndlr) doit être limitée», a plaidé M. Black.

La DPI permet à des opérateurs de réseau d'intercepter les données sur internet de les déconstruire pour repérer certains mots-clés et ensuite de les restaurer, le tout en quelques secondes, affirme la CCIA dans son communiqué.

«Quand des opérateurs de réseaux --un gouvernement ou un opérateur privé-- utilisent l'inspection en profondeur, le respect de la vie privée des usagers du net est compromise», a souligné M. Black.

«Entre de mauvaises mains, la violation de la vie privée devient très vite une violation des droits de l'homme», a-t-il affirmé.

Selon le quotidien Wall Street Journal de lundi, les autorités iraniennes semblent faire appel à cette capacité technique, qui leur a été fournie, du moins en partie, par Nokia Siemens Networks, une société conjointe entre le géant allemand Siemens et la firme téléphonique finlandaise Nokia.

Un porte-parole de Nokia Siemens Networks, Ben Roome, a expliqué au WSJ que si l'on vend des réseaux, on fournit également «intrinsèquement, la capacité d'intercepter les communication qui y circulent».