Un nouveau dispositif optique d'enregistrement d'informations pourrait permettre à l'avenir de porter à plus de 1.600 Gigaoctets la capacité de stockage de disques de même format qu'un DVD, selon des travaux paraissant jeudi dans la revue scientifique britannique Nature.

James Chon et ses collègues (Swinburne University à Technology, Hawthorn, Australie) ont utilisé des nanoparticules d'or pour accroître exponentiellement la quantité d'informations contenues dans un unique disque.

Aux trois dimensions spatiales de stockage habituellement utilisées, les chercheurs en ont ajouté deux autres: la longueur d'onde de la lumière et sa polarisation, c'est-à-dire l'orientation de son champ électromagnétique.

«Ces dimensions supplémentaires sont la clé permettant de créer ces disques à ultra-haute capacité», souligne le Pr Min Gu, dans un communiqué de l'Université de technologie Swinburne.

Les chercheurs ont exploité des propriétés optiques des nanoparticules d'or qui entraînent une «résonnance de plasmons de surface» (SPR), modes d'oscillations particuliers des électrons, lorsqu'une lumière les frappent.

Les DVD actuels sont enregistrés en utilisant un laser d'une unique couleur ou longueur d'onde.

Grâce aux nanoparticules d'or qui réagissent à la lumière en fonction de leur forme, l'équipe australienne a pu enregistrer l'information dans trois longueurs d'onde différentes (700, 840 et 980 nanomètres).

Utiliser la polarisation de la lumière a permis d'enregistrer des couches d'informations à différents angles d'alignement des nanotubes d'or.

«La polarisation peut tourner de 360 degrés», explique le Dr Chon. «Ainsi, par exemple nous avons pu enregistrer à zéro degré de polarisation. Et là-dessus, nous avons pu enregistrer une nouvelle couche d'informations à 90 degrés de polarisation, sans qu'elles interfèrent l'une avec l'autre», poursuit-il.

Des problèmes restent à résoudre, comme la vitesse d'écriture des disques, mais les «chercheurs qui ont déjà signé un accord avec la firme Samsung, espèrent que les disques seront disponibles dans le commerce d'ici 5 à 10 ans», selon le communiqué de leur Université, qui laisse entrevoir des applications pour la médecine, la finance et l'armée.