Le distributeur sur internet Amazon.com a présenté mercredi à New York la troisième version en un an et demi de son livre électronique Kindle, avec un format cette fois spécialement adapté à la lecture des journaux et des livres de cours universitaires.

Le Kindle DX --même aspect de fine tablette (8,5 millimètres d'épaisseur) que son prédécesseur le Kindle 2 mais légèrement plus grand, avec une surface d'écran plus que doublée-- se veut spécialement adapté à la lecture des pages grands format.Toujours en noir et blanc, et 130 dollars plus cher que ses prédécesseurs (489 dollars au lieu de 359), il offre un confort de lecture amélioré pour des journaux et magazines, du Washington Post au Monde en passant par The New Yorker et, prochainement, The Economist.

L'utilisateur pourra lire les articles en ligne sans s'embarrasser d'acheter les exemplaires à la pièce, ni de se contorsionner dans le métro pour déplier les pages, ni se salir les doigts avec l'encre d'imprimerie.

Une cinquantaine de publications, désespérément à la recherche de moyens de stopper l'hémorragie de lecteurs et de publicité, ont déjà souscrit au modèle de distribution sur Kindle.

Le président du groupe de presse New York Times Arthur Sulzberger a annoncé mercredi qu'il lancerait une opération promotionnelle cet été, pour fournir le Kindle DX à prix réduit à des lecteurs ne se trouvant pas dans sa zone de distribution en échange d'un abonnement longue durée. Le Boston Globe, qui appartient au même groupe, et le Washington Post feront de même.

«Nous recherchons toujours de nouveaux moyens pour des millions de lecteurs d'accéder à nos informations de haute qualité, en continu et en totalité» , a dit M. Sulzberger.

En revanche les annonceurs ne bénéficieront pas de ce nouveau mode de distribution, puisque les pages n'apparaissent pas en fac-simile. Une responsable d'Amazon a indiqué qu'il n'était pas exclu que la publicité fasse à terme son apparition sur l'écran du Kindle.

Outre la presse, le Kindle DX, que les Américains peuvent commander dès maintenant pour une livraison prévue à l'été, se veut aussi un moyen de publier des livres et scolaires et universitaires sans encombrer sacs et cartables de ces ouvrages qui bien souvent pèsent plusieurs centaines de grammes pièce.

«Nous allons avoir des étudiants avec moins de sacs, moins chargés, qui accèderont plus facilement» à leurs livres de cours, a déclaré le PDG d'Amazon Jeff Bezos lors d'une conférence de présentation organisée dans une petite université new-yorkaise.

Trois groupes d'édition universitaire, représentant 60% du marché américain (Cengage Learning, Pearson, Wiley), vont offrir leurs ouvrages sur Kindle dès cet été, a-t-il annoncé. Cinq universités ont décidé de fournir l'appareil à leurs étudiants.

Au total, 275.00 titres sont téléchargeables sans fil pour le Kindle, y compris «107 des 112» best-sellers répertoriés par le New York Times. Avec 3,3 gigaoctets de mémoire, Le Kindle DX peut stocker 3.500 titres, contre 1.500 pour le Kindle 2.

Selon Amazon, 35% des ventes de titres disponibles à la fois sur papier et sur Kindle se font en format électronique - avec un bond enregistré depuis la présentation du Kindle 2 en février (13% à cette date).

Les titres téléchargés sont moins chers que sur papier, avec un prix moyen d'une dizaine de dollars, qui sera plus élevés pour les livres universitaires.

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