Une nouvelle génération de «netbooks», plus compacts et moins chers, pourrait bouleverser le secteur informatique cette année et permettre à de nouveaux acteurs d'entrer sur un marché déjà ultra-concurrentiel.

La principale nouveauté de ces petits ordinateurs portables, dont le prix pourrait descendre jusqu'à 200 dollars, réside en fait dans ce qui leur manquera par rapport à un PC «classique», qu'il s'agisse d'un microprocesseur Intel ou du système d'exploitation Windows de Microsoft, deux éléments aujourd'hui omniprésents sur les mini-PC à bas prix. Les nouveaux netbooks, qui sont moins gourmands en énergie, fonctionneront sur la base de la plateforme ARM (développée par le britannique ARM Holdings) à basse consommation et aujourd'hui utilisée dans 90% des téléphones portables. Les netbooks étaient jusqu'ici le plus souvent équipés de la puce Atom x86 d'Intel.

Une dizaine de netbooks équipés de processeurs ARM pourraient arriver sur le marché cette année, selon ARM, qui n'a pas souhaité préciser quels étaient les fabricants intéressés. Mais ils sont nombreux, fabricants comme sous-traitants asiatiques, selon les analystes.

Ces nouveaux netbooks sont, selon l'analyste Rob Enderle de Enderle Group, «des éléments incroyablement perturbateurs». «C'est un marché qui menace la structure traditionnelle du PC.»

Les consommateurs risquent dans un premier temps d'être déroutés par des interfaces et systèmes différents. Les netbooks équipés d'Atom, actuellement vendus entre 300 et 400 dollars, sont surtout destinés à surfer sur Internet et à faire fonctionner des applications au graphisme simple.

«Nous sommes en plein milieu d'un bouleversement sur le marché», estime Eric Openshaw, du cabinet Deloitte.

Openshaw estime que les netbooks non équipés de Windows devront faire leur preuve et proposer une interface simple et accessible à tous s'ils veulent attirer les consommateurs.

Car Windows XP ne peut pas fonctionner avec la gamme d'ARM. Les nouveaux netbooks seront donc équipés de logiciels basés sur le système d'exploitation Linux, ce qui inclut, selon analystes et professionnels du secteur, l'Android de Google, déjà utilisé par certains «smartphones» (portables multimédias).

 

20 à 30 millions d'exemplaires vendus en 2009?

 

Le marché en ébullition du netbook continue à croître fortement et ces mini-ordinateurs sont l'un des seuls créneaux porteurs pour l'industrie des semi-conducteurs. Les fabricants Nvidia, Qualcomm et Freescale Semiconductor ont tous mis au point des processeurs basés sur les puces ARM qui peuvent être utilisés dans des netbooks.

Le phénomène des netbooks a réellement décollé en 2008 avec 11,7 millions d'unités vendues. Les constructeurs Acer et Asustek Computer, qui ont été très réactifs, dominent ce marché. Aujourd'hui, presque tous les fabricants de PC proposent des netbooks basés sur Atom, y compris les géants du secteur Hewlett-Packard et Dell.

Selon les prévisions des analystes, entre 20 et 30 millions de netbooks devraient être écoulés cette année. Phil Solis d'ABI Research prévoit que les netbooks ARM représentent 15% du marché des netbooks d'ici 2010.

Pour l'analyste Richard Slim d'IDC, les premiers netbooks visaient à combler l'espace qui séparait les ordinateurs portables des smartphones. Les nouveaux netbooks, estime-t-il, découlent de la démarché inverse. «Maintenant, ce sont les smartphones qui évoluent vers le haut», explique-t-il.

Les netbooks ARM devraient être en vedette au salon informatique Computex à Taiwan en juin, où de nombreuses annonces seront attendues. Il pourraient être vendus moins de 200 dollars si, comme attendu, les opérateurs de télécommunications les subventionnent dans le cadre d'offres groupées.

 

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