Les sociétés de services informatiques (SSII) doivent «impérativement faire évoluer» leur modèle, fondé sur la baisse des coûts, qui a porté ses fruits mais est aujourd'hui «à bout de souffle», selon une étude publiée jeudi par le cabinet Precepta (groupe Xerfi).

Sans échapper à la crise, le secteur bénéficie d'«un environnement structurel favorable», explique à l'AFP Ludovic Melot, auteur de l'étude, l'informatique occupant désormais une «place centrale» dans les entreprises et les administrations.

Toutefois, l'avenir des SSII pourrait être compromis, selon lui, si elles réduisent leur stratégie à l'unique dimension de la «chasse aux coûts».

Cette recette, qui s'est traduite par la multiplication des centres de services et la délocalisation massive dans les pays à bas coût, s'est révélée «très efficace» pour surmonter la crise du début des années 2000, mais elle «arrive en bout de course», souligne M. Melot.

Les donneurs d'ordre imposent en effet une pression tarifaire toujours plus forte, ce qui «leur permet de capter l'essentiel des gains de productivité réalisés» par les prestataires informatiques. Or ces derniers ne pourront «pas tailler dans les coûts indéfiniment», prévient-il.

Dans ces conditions, l'étude de Precepta appelle les SSII à renforcer la «proximité» avec leurs clients en soignant notamment leur image, un de leurs points faibles, et en mettant en avant la valeur ajoutée de leurs offres.

Si c'est un défi pour les groupes d'envergure mondiale, contraints d'accentuer leur présence locale, les acteurs locaux pourraient à l'inverse tirer leur épingle du jeu, tandis que les sociétés de taille intermédiaire risquent de souffrir et de se faire avaler par des «poids lourds étrangers», estime M. Melot.