Le groupe sud-coréen Samsung Electronics a présenté formellement mardi une offre de rachat du fabricant américain de cartes mémoires SanDisk, qui valorise ce dernier à 5,8 milliards de dollars.

Samsung, qui avait reconnu il y a deux semaines étudier diverses options concernant SanDisk, propose 26 dollars en numéraire par action du groupe californien. Il souligne que le financement de la transaction est assuré.

Dans une lettre adressée à la direction de SanDisk, Samsung regrette que cette dernière continue à valoriser «de manière irréaliste» sa société.

Le prix proposé représente une prime pour l'actionnaire de 93% par rapport au cours de SanDisk le 4 septembre, avant l'apparition des premières rumeurs.

Dans les transactions électroniques suivant la fermeture de Wall Street, l'action SanDisk bondissait de 55,59%, à 23,40 dollars vers 20h15 GMT.

Basé en Californie, SanDisk est le numéro un mondial des mémoires flash, utilisées notamment dans les appareils photos numériques ou les téléphones mobiles. En 2007, son chiffre d'affaires a atteint 3,9 milliards de dollars.

La société américaine vient de connaître une période difficile, qui s'est traduite par une division par quatre de son cours boursier en un an.

Dans sa lettre, le PDG de Samsung Electronics Yoon-woo Lee révèle que les deux sociétés sont en fait en discussions depuis quatre mois.

Il souligne que Sandisk, qui a vu son chiffre d'affaires reculer au deuxième trimestre, a tout intérêt à s'adosser à Samsung plutôt que de tenter de se développer indépendamment.

«Pour rester concurrentiel, SanDisk va devoir financer des investissements essentiels dans les mois qui viennent. Couper les coûts ne va pas suffire», souligne M. Lee. «Notre offre protège vos actionnaires du risque que représentent des conditions des marchés déjà détériorées et qui devraient rester difficiles», ajoute-t-il.

«Avec la culture d'innovation et l'avance technologique de SanDisk et la taille de Samsung, ainsi que sa force dans la production et l'exécution, et sa bonne connaissance de l'électronique (...), la société combinée serait dans une bonne position pour accélérer la diffusion de la technologie des mémoires flash sur de nouveaux marchés», et pour de nouveaux contenus, y compris des films, estime encore le patron de Samsung.

Samsung n'entend pas supprimer d'emplois dans la société de Milpitas (Californie), qui resterait une filiale autonome.

M. Lee conclut sa lettre en appelant les dirigeants de SanDisk à reprendre au plus vite des discussions «productives» sur sa proposition.

Dans les minutes qui ont suivi, ses espoirs étaient douchés par un communiqué du conseil d'administration de sa cible, rejetant «à l'unanimité» sa proposition. SanDisk estime que l'offre, largement insuffisante, est «opportuniste» et cherche à profiter du bas niveau de l'action lié au caractère cyclique de ses métiers.